L'ensemble des syndicats du groupe bancaire Société Générale ont appelé jeudi à une journée de mobilisation le 25 mars pour «faire entendre la voix des salariés» au sujet notamment de la politique de rémunération et du recrutement. L'intersyndicale «est mobilisée depuis trois mois pour faire entendre la voix des salariés», mais la direction étant «restée sourde à nos demandes», elle nous «contraint au rapport de force», indiquent dans un communiqué commun les syndicats CFDT, CFTC, CGT et SNB CFE-CGC.
Les représentants du personnel avaient pratiqué la politique de la chaise vide lors de la dernière réunion dédiée aux négociations annuelles obligatoires (NAO) avec la direction fin 2024, refusant de signer l'accord, une première depuis 2020. «La direction générale doit considérer ses salariés en France et respecter le dialogue social. Nous attendons autant d'ambitions pour le capital humain que pour la rentabilité économique de l'entreprise», souligne le texte. Les syndicats dénoncent notamment la politique de rémunération, estimant qu'il n'y a «aucune rétribution à hauteur des efforts engagés», ainsi que les «freins à la mobilité» et les «conditions de travail toujours détériorées», au fil des «plans de restructuration successifs».
Chasse aux coûts à tous les étages
Depuis son arrivée à la tête de la banque en mai 2023, Slawomir Krupa mène plusieurs chantiers de transformation, avec la vente des filiales jugées moins rentables et une chasse aux coûts à tous les étages, dont l'impact est particulièrement fort sur l'emploi. La fusion des deux réseaux historiques, Société Générale et Crédit du Nord, s'accompagne de 3.700 suppressions de postes, toujours en cours, auxquelles s'ajoutent environ 950 suppressions annoncées en début d'année dernière dans les fonctions centrales.
Une étude publiée en début d'année par le syndicat SNB présente des «constats alarmants pour la santé des salariés du secteur bancaire» dans son ensemble, les travaux montrent que les répondants de la Société Générale présentent les résultats les plus dégradés. Ainsi, 57% des salariés de la Société Générale se disent exposés à un risque élevé ou très élevé de «burn-out», a avancé le syndicat dans une tribune intitulée «Le mal-être des salariés au cœur des transformations», bien au-dessus de la moyenne sectorielle. Le groupe bancaire a atteint en 2024 un niveau de résultat plus vu depuis 2021, avec un produit net bancaire (PNB) de 26,8 milliards d'euros (+6,7%) pour un résultat net de 4,2 milliards d'euros (+69%).