«Un nid d’espions et de transfuges» : sur la rivière Tumen, la Chine prise en tenailles entre Kim Jong-un et Poutine

L’Airbus A320 d’Air China plonge dans l’aube crayeuse quand la voix grésillante du pilote réveille la carlingue. « Veuillez baisser les volets des hublots pour l’atterrissage ! » Le biréacteur heurte brutalement le tarmac de Yanji. Aussitôt, les hôtesses houspillent à grands cris les passagers trop curieux levant un coin du voile camouflant ce petit aéroport du nord-est de la Chine. On ne badine pas avec la sécurité nationale dans la « nouvelle ère » du président Xi Jinping. Surtout, aux confins orientaux de l’empire du Milieu, ici campé en chien de faïence face à ses deux frères ennemis séculaires, la Russie de Vladimir Poutine et la Corée du Nord de Kim Jong-un.