Bassin d’Arcachon : 12 maires expriment leur «colère» face à la polémique des eaux usées

Le Figaro Bordeaux 

Depuis les récents débordements de ses réseaux d’eau, le syndicat intercommunal du Bassin Arcachon (Siba) nage en eaux troubles. D’une part, les ostréiculteurs l’accusent d’être responsable de la crise des huîtres qui les a frappés en décembre dernier, alors que les bassins de rétention débordaient et déversaient leurs eaux usées dans la cuvette la plus célèbre de la Gironde. D’autre part, des professionnels et des associations environnementales s’en sont offusqués, plaintes et actions en justice à l’appui. Au point que le tribunal administratif a enjoint le Siba à remettre aux normes ses plus de 1000 kilomètres de réseau en avril. Ces débordements, provoqués par des pluies diluviennes, avaient aussi conduit le parquet de Bordeaux à ouvrir une enquête pour «écocide» le 5 janvier.

Neuf mois après cette décision, les 12 maires des communes du Siba ont pris la parole conjointement, mercredi, pour exprimer leur «colère» et leur «indignation» face aux plaintes et aux accusations qui les visent. Selon le Siba, les débordements de l’an passé ont été causés par les fortes pluies et par un réseau sous-dimensionné. «L'été, nous sommes 400.000 habitants (sur le Bassin d’Arcachon, NDLR) et cela ne déborde pas, car il ne pleut pas. L'hiver, nous sommes 140.000 habitants et cela peut déborder, car les pluies peuvent être très intenses. Quand il tombe 1,20 millimètre de pluie en six mois contre 0,5 millimètre en moyenne, les débordements sont inévitables», déclare ainsi l’institution. 

Le Siba couvre 12 communes du Bassin d’Arcachon avec plus de 100 kilomètres de réseaux d’eaux usées et pluviales. Syndicat intercommunale du Bassin Arcachon (SIBA)

Plan d'investissement accéléré

Conscient que «le dérèglement climatique est devenu une réalité et que l'exceptionnel a tendance à devenir la norme», le Siba annonce un plan d’investissement accéléré pour améliorer la gestion des eaux pluviales. 120 millions d’euros d’argent public doivent ainsi être investis d’ici 5 ans. La première phase de travaux, en cours, est financée à hauteur de 3 millions d’euros. Elle prévoit notamment de redimensionner les canalisations et de créer des espaces d’infiltration ou des zones d’expansion des eaux de ruissellement dans les lieux les plus touchés par les débordements de l’hiver et du printemps dernier. 

Un plan d’investissement et des travaux qui «vont dans le bon sens» selon le comité régional de conchyliculture d’Arcachon. Ce dernier indique néanmoins dans un communiqué que trois points essentiels doivent encore être pris en compte : les mortalités massives qui touchent leurs huîtres, le développement du pôle d’intervention maritime du Siba et l’avenir de la maline de la Teste-de-Buch.