«Incroyable» : Donald Trump charge à nouveau Jerome Powell et appelle la Fed à baisser ses taux

La Maison Blanche vitupère à nouveau contre la Fed. Ce mercredi 4 juin, le président des États-Unis a critiqué une fois de plus Jerome Powell, accusé, cette fois-ci, de ne pas suffisamment en faire pour soutenir l’emploi Outre-Atlantique. «“Trop tard” Powell doit maintenant BAISSER LES TAUX. Incroyable ! L’Europe a baissé son taux NEUF FOIS», s’est exaspéré Donald Trump, sur son réseau Truth Social.

Le président américain a ainsi réagi aux mauvais chiffres de l’emploi américain, alors que les entreprises ont créé nettement moins de postes que prévu, en mai. Le mois dernier, 37.000 emplois ont été créés dans le secteur privé, contre 60.000 en avril (chiffre révisé légèrement à la baisse), d’après l’enquête mensuelle ADP/Stanford Lab. Les analystes s’attendaient au contraire à un rebond, avec autour de 110.000 créations d’emplois, selon le consensus publié par MarketWatch. Il est précisé dans un communiqué que ce rythme de créations d’emplois est le plus faible depuis mars 2023, «après un fort démarrage» en début d’année.

Une baisse des taux d’intérêt de la Fed - qui guident les coûts d’emprunt - aurait le mérite de donner un coup de fouet à l’économie américaine, chahutée par les droits de douane de Donald Trump. Mais les responsables de la banque centrale des États-Unis ont montré qu’ils étaient avant tout concentrés sur le risque de déraillement des prix. Les chiffres de l’emploi privé sont considérés comme un baromètre plus ou moins fiable des chiffres officiels, qui seront publiés vendredi. Les analystes de Pantheon Macroeconomics suggèrent ainsi tout simplement «d’ignorer» les données ADP, «principalement parce qu’elles ont été très médiocres ces dernières années». «La plupart des données sur les intentions d’embauche ont montré récemment un net ralentissement, mais pas un effondrement», ajoutent-ils dans une note.

Dans une analyse publiée mardi, Lydia Boussour, économiste chez EY-Parthenon estime que les données officielles sur l’emploi de vendredi vont «vraisemblablement montrer que le marché de l’emploi a ralenti le mois dernier». Elle attribue cela à «l’incertitude politique élevée, aux droits de douane, et aux flux d’immigration réduits». Le taux de chômage devrait selon elle se maintenir à 4,2% en mai, mais grimper «vers 4,8% d’ici la fin de l’année».