Guerre en Ukraine : la France livrera «3000 obus par mois» à l’Ukraine jusqu’à fin 2024
La France en fait-elle assez pour l’Ukraine ? Alors qu’un rapport sénatorial soulignait la faiblesse de production de munitions en France, le ministre des Armées Sébastien Lecornu a défendu l’économie de guerre française. «Je ne suis pas d'accord avec les classements», a réfuté le ministre invité de France inter ce jeudi, pointant notamment les chiffres «ni fiables ni viables» de l'institut allemand Kiel. «Interrogez les Ukrainiens sur ce que nous faisons !», a-t-il lancé, rappelant que le président Emmanuel Macron, lors de sa conférence de presse mardi, a annoncé céder une quarantaine de missiles SCALP air-sol à Kiev.
Le ministre indique également qu’à compter de janvier 2024, Paris va livrer une cinquantaine de missiles chaque mois jusqu’à la fin de l’année. «Entre février 2022 et fin 2023, c'était 2000 obus par mois» livrés par la France à l’Ukraine, «à partir de janvier, ce sera 3000 obus par mois», a fait savoir Sébastien Lecornu.
«Ce qui est promis est réellement livré»
Le ministre français des Armées, qui doit s’entretenir ce jeudi par visioconférence avec son homologue ukrainien pour le lancement à Paris d’une «coalition artillerie» visant à renforcer les capacités de Kiev, a notamment invité à faire la distinction entre les promesses et les livraisons effectives. «Certains pays, pour des raisons politiques, ont fait beaucoup d'annonces. La fierté de la France, c'est que tout ce qui est promis est réellement livré, et tout ce qui est livré fonctionne», a-t-il défendu.
Sans vouloir nommer les «alliés» concernés, le ministre a fini par citer l’Allemagne, qui «se refuse de livrer des missiles Taurus», qui sont pourtant des «game changers» (changer la donne). Kiev, qui a obtenu les missiles britanniques Storm Shadow et les missiles français Scalp, réclame depuis le printemps 2022 ces missiles Taurus de fabrication germano-suédoise, que l'Allemagne continue de refuser. Le ministre des Armées a ainsi défendu l'économie de guerre française : «On peut dire que c'est lent, mais elle crée ses effets», a-t-il attesté.
Concernant la situation sur le front russo-ukrainien, Sébastien Lecornu, tout en reconnaissant que «le front est en train de sécher, de s'installer», a assuré que Moscou n’était «pas en train de gagner cette guerre». «Les Russes n'ont pas repris l'initiative», a-t-il déclaré, estimant que les prises russes se limitent à «deux kilomètres grignotés par-ci, repris par-là». «La contre-offensive n'a pas fonctionné comme nous le souhaitons, pour autant, elle ne donne pas l'avantage à Poutine», a-t-il insisté, saluant «le courage des Ukrainiens» en guerre.