Real Madrid-Manchester City : Mbappé roi d’Espagne dans un choc qui n’en était pas un… Les tops et les flops

TOPS

Mbappé, au sommet de son art

Kylian Mbappé pourrait chanter - modestement - le célèbre tube de Plastic Bertrand : «Ça plane pour moi». Personne ne lui en voudra. Que dire... Le Français, si critiqué en 2024 pour ses attitudes quelque peu nonchalantes, son absence volontaire chez les Bleus et ses performances moyennes, a changé. Plus fort encore, il s’est transformé. Déjà buteur à l’aller, il a cette fois-ci signé un triplé. Certains diront : «Oui, mais c’était une faible équipe de City». Certes. Mais c’était un match à fort enjeu en Ligue des champions face à, quoi qu’on en dise, un grand d’Europe. Mbappé a répondu présent. Auteur d’un lob imparable (4e), d’un doublé magistral sur une feinte dont il a le secret (33e) puis d’un troisième but du pied gauche s’il vous plaît (61e), le natif de Bondy a été célébré comme un demi-Dieu dans l’arène du Bernabeu. Il sera également passé près d’un but sur un bon centre puissant de Valverde en seconde période. Surtout, il ne s’est pas cantonné à rester fixe devant la défense de City. Il a souvent décroché et semé la panique, à l’image de cette dernière accélération fulgurante devant Nathan Aké en fin de partie. Ce mercredi soir, Mbappé, c’était parfait.

Un champion en démonstration

Victorieux à l’aller (2-3) grâce à un but sur le gong de Bellingham, Carlo Ancelotti aurait pu dire à ses joueurs de gérer sans s’exposer. Que nenni. Pendant 80 minutes (une période qui coïncide avec la sortie de Mbappé), le Real Madrid n’a cessé de mettre City en danger. D’innombrables attaques, un pressing de tout instant, de l’agressivité... Et une possession de balle impressionnante comme en atteste cette statistique : le Real affichait un taux de possession de balle de près de 70 % à la 55e minute. Affolant. Parfois irréguliers cette saison - en Liga comme en Ligue des champions - les Merengue sont toujours là dans les grands rendez-vous et font toujours figure de grands favoris dans la compétition reine.

Raúl Asencio a déjà tout d’un grand

Rodrygo, avec son activité débordante aurait pu/dû être cité. Le bon match d’Aurélien Tchouameni, qui a retrouvé son poste de milieu, aurait pu l’être également. Mais une autre performance est à souligner, celle du défenseur Raúl Asencio. À seulement 22 ans, le jeune espagnol fait preuve d’une maturité bluffante et monte drôlement en puissance. Celui qui a profité des blessures ou rechutes de David Alaba, Antonio Rüdiger (avec qui il était associé ce soir) ou Eder Militao, s’est illustré en délivrant la première passe décisive à destination de Mbappé (4e) après une magnifique ouverture entre les deux centraux anglais. À la 35e minute, il a signé un retour puissant dans les pieds de Marmoush avant de célébrer comme un certain... Sergio Ramos. Le natif de Las Palmas a également été très propre balle au pied (36 passes réussies sur 38). Chapeau.

FLOPS

Manchester City, la fin d’une ère

Pep Guardiola a prolongé. Bonne nouvelle. Mais le tacticien espagnol, couronné de succès avec sa casquette d’entraîneur, a une nouvelle fois vécu un calvaire ce mercredi soir. Face à un grand (le plus grand ?) d’Europe, Manchester City a manqué... de tout. Agressivité, rythme, vitesse, précision, talent... Rien n’a fonctionné. Et pourtant, le score est flatteur avec cette réduction du score dans les derniers instants et cette frappe de Foden qui était en fait la seule frappe cadrée côté anglais (75e). Tout le reste est à jeter. La confiance n’y est plus, les leaders non plus. Preuve du dépit, Guardiola n’a même pas fait rentrer Haaland ou De Bruyne. Il reste maintenant la FA Cup, la Coupe du monde des clubs mais aussi et surtout un ticket pour la Ligue des champions à aller chercher pour des Skyblues qui ne font plus que de la peine.

Ruben Dias s’est troué

Difficile de lui jeter la pierre. Là aussi, Bernardo Silva, Gündogan, Gvardiol ou Savinho auraient pu être cités tellement leur impact a été faible sur la pelouse du Bernabeu. Mais Ruben Dias, le capitaine des siens et l’un des meilleurs défenseurs de la planète ronde, a été en difficulté. Il se rate totalement sur le long ballon d’Asencio à destination de Mbappé (4e). À la 28e minute, il est pris de nouveau de vitesse par le Français qui est passé près d’un deuxième but. Il aura toutefois su relever la tête en seconde période, sauvant deux actions chaudes (53e, 70e) mais il reste l’un des éléments qui atteste de la perte de vitesse des Citizens. À noter la partie difficile du latéral ouzbek Kushanov, replacé à un poste inhabituel et qui a tenté de contenir Vinicius. L’ancien joueur de Lens a d’abord vécu un calvaire avant de rattraper quelques coups grâce à sa vitesse et sa puissance.

Bellingham, la tuile

S’il ne fallait retenir qu’un seul point négatif dans la soirée madrilène, ce serait sans doute celui-ci. Avant la pause (38e), le milieu de terrain anglais, pièce maîtresse de l’effectif des Merengue, a commis une faute inutile et surtout dangereuse sur Foden. Averti d’un carton jaune, son troisième en C1, il manquera donc le 8e de finale aller contre un adversaire qui reste à déterminer. Un coup dur pour Ancelotti.