«Les écolos l’ont tuée»: la filière de la noisette française au bord du gouffre, sacrifiée sur l’autel d’une «idéologie dogmatique»

Petite filière, gros problème. «Cette année, j’ai perdu 30% de ma récolte, minimum. Et c’est la tendance chez tout le monde», se désole Jérôme Bissières, 50 ans, producteur de noisettes dans le Lot-et-Garonne, comme son père avant lui. «J’ai monté un projet qui devait cartonner. Mais ça ne cartonne pas : pas de récolte, pas d’argent, c’est aussi simple que ça», lâche-t-il, amer. Exploitant 80 hectares de terrain, il se demande même quand il devra tout arracher pour replanter autre chose. Une inquiétude symptomatique d’une filière en péril. Presque anecdotique dans le paysage agricole français, la noisette pourrait bien devenir le symbole des sacrifices auxquels la paysannerie française doit parfois se résoudre pour satisfaire les écologistes et leurs alliés de gauche.

Car la source de tous ces maux est un petit insecte vert qui «emmerde tout le monde», explique sans détour Thierry Descazeaux, producteur de noisettes dans le Tarn-et-Garonne et président d’Unicoque, la coopérative qui rassemble 90% des producteurs français. Entendons par là la «punaise diabolique», un parasite asiatique de la famille des Pentatomidae devenu espèce invasive en Europe, et connu pour raffoler des petits fruits à coque. Et est venu s’ajouter aux dégâts déjà causés par le balanin, un petit charançon endémique qui dévore le fruit et pond ses œufs dans la coquille des noisettes. À eux deux, ils ont dévoré la moitié de la récolte de l’année dernière... et les marges des exploitants de l’Hexagone.

Cet article est réservé aux abonnés. Il vous reste 76% à découvrir.

Derniers jours

-70% sur l'abonnement numérique

Déjà abonné ? Connectez-vous