Tbilissi, envoyée spéciale
Après Volodymyr Zelensky, il était le visage et la voix de l’Ukraine en guerre à l’étranger. Avec sa pensée claire et percutante, l’humour de ses mots qui frappaient toujours juste, son allure « casual » et soignée, son franc-parler, le plus accessible des ministres ukrainiens avait conquis la plupart des capitales occidentales. Quatre ans et demi à la tête du ministère des Affaires étrangères, dont trente mois pendant la guerre, à demander jour après jour aux alliés de l’Ukraine, souvent en vain, un renforcement de l’aide politique et militaire : de quoi user même les plus résistants et les plus déterminés.
Depuis un an, le jeune chef de la diplomatie ukrainienne – il avait été nommé à 38 ans - paraissait inquiet. Il souriait moins dans les entretiens. On le disait moins influent au sein de l’équipe présidentielle. Son départ était régulièrement évoqué.
Le poids, le stress et la fatigue de la guerre sont-ils à l’origine de la cascade…