US Open : Adrian Mannarino en pleine résurrection à 37 ans

Gaël Monfils, quart de finaliste de l’Open d’Australie 2022, demeure le dernier représentant du tennis masculin français à s’être hissé à ce stade de la compétition dans un Grand Chelem. Et ce n’est pas forcément celui que l’on attendait qui pourrait rééditer cette performance. Deuxième joueur le plus âgé de l’ère open (inaugurée en 1968) à atteindre son premier huitième de finale à l’US Open, Adrian Mannarino n’incarne pas l’avenir du tennis français, mais il s’accroche toujours. Jusqu’ici, en cinq tentatives (à trois reprises à Wimbledon et deux fois à Melbourne), il n’a jamais franchi ce cap.

Face à Jiri Lehecka, 21e mondial, l’actuel 77e au classement ATP ne partira évidemment pas favori, mais la mission du Val d’Oisien est un peu moins difficile sur le papier que celle d’Arthur Rinderknech, l’autre 8e de finaliste tricolore, opposé à l’ogre Carlos Alcaraz. «Je ne pensais pas pouvoir gagner ce match, c’est un bien meilleur joueur que moi», a confié Mannarino au micro d’Eurosport, après avoir fait tomber le 6e mondial et chouchou du public Ben Shelton, fraîchement auréolé de son premier titre en Masters 1000, cet été, à Toronto. Alors qu’il venait d’égaliser à deux sets partout, Mannarino s’est octroyé une pause toilettes. Il était hors du court quand Ben Shelton a jeté l’éponge en début de 5 e set en raison d’une blessure à l’épaule gauche (3-6, 6-3, 4-6, 6-4). «C’est la première fois que je gagne un match des toilettes. Il y a une première à tout!», a souri «Manna».

Passer la publicité

Le gaucher français a eu le grand mérite de rivaliser avec Shelton et le faire douter en recollant à un set partout « Forcément, j’aurais aimé gagner le match différemment, mais ça reste un huitième de finale, il faut en profiter.» Et savourer son retour aux affaires. Dans la foulée d’un huitième de finale à l’Open d’Australie, en janvier 2024, le Francilien avait atteint son meilleur classement en carrière à 35 ans (17e). La suite allait être beaucoup moins brillante.

De l’énergie à revendre

Passé en un an de la 17e à la 145e place, Mannarino a, comme souvent, su reverdir sur gazon, sa surface préférée, après avoir enquillé les défaites au premier tour lors de dernière partie de saison 2024 et la première de 2025. Contraint de passer par les qualifications à Wimbledon, il a enchaîné les victoires pour se hisser au 3e tour (défaite contre Rublev). «Ça fait du bien dans la tête, parce que ça fait des mois que c’était un peu compliqué en termes de résultats, soufflait-il alors à Londres. Si on m’avait dit ça avant les qualifs, j’aurais été très content. Il faut réussir à apprécier les bons moments qui deviennent rares. Quand on enchaîne toutes ces années sans réaliser qu’on fait parfois de très bons résultats, et quand ils ne viennent plus trop, on finit par se dire : ’’J’aurais dû quand même plus en profiter...’’ Je vais essayer d’avoir plus de recul. »

Après Wimbledon, il a atteint la finale de Newport, en Challenger (deuxième division pro), et s’est hissé en huitième de finale à Cincinnati, où il a dominé Tomas Machac puis Tommy Paul et contrarié (un peu) Jannik Sinner (défaite 6-4, 7-6). Adrian Mannarino a décidément encore les jambes et de l’énergie à revendre malgré le poids des ans