«Il y avait une envie de respiration» : Annie Genevard salue l’ouverture apaisée du Salon de l’agriculture

«Il y avait une envie de respiration» : Annie Genevard salue l’ouverture apaisée du Salon de l’agriculture

Annie Genevard invitée dimanche du «Grand Jury» RTL-Le Figaro-M6-Public Sénat. NICOLAS KOVARIK/AGENCE 1827/RTL

Invitée dimanche du «Grand Jury» RTL-Le Figaro-M6-Public Sénat, la ministre de l’Agriculture a affirmé que les paysans «sont là pour montrer ce qu’ils savent faire de bien aux Français» lors du Salon, inaugurée la veille porte de Versailles.

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«Une fierté française». Au lendemain de l’ouverture du Salon de l’agriculture, Annie Genevard a salué les conditions dans lesquelles s’est déroulée la visite du président de la République dans les travées de la porte de Versailles, au regard des violences qui avaient émaillé l’édition 2024 en pleine fronde du monde rural. Invitée ce dimanche du «Grand Jury» RTL-Le Figaro-M6-Public Sénat, la ministre de l’Agriculture a jugé que l’inauguration «s’est bien passée parce qu’il y avait une envie de respiration». Les paysans «sont là pour montrer ce qu’ils savent faire de bien aux Français», s’est-elle enorgueillie. Avant de présenter les tenants et aboutissants de l’évènement : «Ce n’est pas un Salon comme les autres, il intervient après une année terriblement difficile, où les agriculteurs ont vécu des crises en tout genre : sanitaires, de rendements, météorologiques.»

Si la secrétaire générale du parti Les Républicains (LR) reconnaît que «tous les problèmes ne sont pas réglés», elle a pris soin de rappeler son activisme pour «répondre à ces urgences». «On clôt une séquence où j’ai délivré tout ce que j’avais promis, où j’ai honoré les engagements de mes prédécesseurs», a-t-elle fait valoir. Tout en admettant que la question du revenu - encore trop faible - des agriculteurs reste prégnante dans le milieu rural, malgré le vote ce mercredi du projet de loi d’orientation agricole au Parlement.

Comment répondre à cette attente ? Outre les allègements de charge prévus dans le budget 2025 et de bonnes conditions de productions, Annie Genevard souhaite surtout des «prix rémunérateurs» pour les paysans, rappelant que la loi Egalim «est là pour protéger les prix de la matière première agricole». Autre priorité de l’ancienne vice-présidente de l’Assemblée nationale : «Placer l’agriculture au bon niveau». «Désormais, dans le Code pénal, l’agriculture est un intérêt fondamental de la nation. C’est un monde très judiciarisé, hélas. Placer l’agriculture à ce niveau d’importance dans la hiérarchie de nos valeurs, de notre droit, c’est très important», a-t-elle affirmé. Et de balayer l’argument des écologistes qui craignent que cette primauté se fasse au détriment de la défense de l’environnement.

Alors que l’accord de libre-échange «Mercosur» entre l’Europe et les pays d’Amérique latine, conclu début décembre entre les deux parties, doit encore être ratifié par les États pour rentrer en application, la France reste frontalement opposée à ce texte. Comme l’a encore martelé Emmanuel Macron dans les allées du parc des expositions. «Toutes les positions politiques sont alignées pour dire “non”», a insisté Annie Genevard, qui craint une concurrence «déséquilibrée» sur «nos productions de volaille, de bœufs...» si l’accord entrait en vigueur. Pour éviter que le Mercosur ne soit imposé au Vieux continent, la France poursuit un «intense travail diplomatique» avec ses partenaires. Objectif : atteindre, avec la Belgique, la Pologne et peut-être l’Italie, une «minorité de blocage» ou une «absence de majorité d’adoption» au sein des instances communautaires.