Métaux rares, céréales, eau… Quand les États font main basse sur les ressources naturelles
À quelques kilomètres du centre-ville de La Rochelle, sur la côte atlantique, une usine du chimiste Solvay raffine depuis quelques mois les premières terres rares « made in Europe » destinées aux aimants permanents. Un marché gigantesque en perspective : sans aimants permanents, pas de moteurs de voiture électrique, ni d’éoliennes offshore, ni de systèmes de guidage de missiles. Même certains de nos appareils du quotidien, comme les climatiseurs, en requièrent un pour fonctionner. Solvay ambitionne de répondre à la demande européenne, sur un marché aujourd’hui dominé à plus de 85 % par la Chine.
Cet ambitieux projet n’est pourtant qu’une tentative de retour aux sources. Dans les années 1980, cette même usine, alors détenue par Rhône-Poulenc, s’arrogeait 50 % du marché mondial des terres rares séparées, rappelle Guillaume Pitron dans son ouvrage La Guerre des métaux rares. « L’Hexagone transformait la moitié des plus stratégiques des métaux rares, la ressource du futur qui allait…