Gouvernement Bayrou : ascenseur pour la censure

Un gouvernement pour être censuré ? Le casting des ministres qui accompagneront François Bayrou est à peine dévoilé que déjà la question de sa durée de vie se pose. Et pour cause : l’équipe nommée ce lundi 23 décembre, après plusieurs jours de flottement, n’ouvre que peu de marge de manœuvre au camp présidentiel, tant il semble osciller entre bricolage et recyclage.

Le premier ministre évoque « des équilibres nouveaux », dans une lettre envoyée aux ministres sur le départ. En réalité, il devra composer avec un attelage d’éternels lieutenants de la Macronie, associés avec des rescapés de la parenthèse Barnier (18 ministres censurés sont renommés) et des revenants improbables des quinquennats précédents.

Un petit monde incapable d’élargir son horizon comme son socle parlementaire, accroché à ses antiennes idéologiques : politique de l’offre, pas de hausse d’impôts sur les grandes entreprises, coupes dans les dépenses publiques quitte à dégrader la santé, la justice et l’éducation nationale. Rien de nouveau sous le soleil déclinant d’Emmanuel Macron, donc.

Un exécutif qui ressemble furieusement au précédent

François Bayrou rêvait d’un gouvernement pluriel, où pourraient siéger les chefs des différents partis de l’arc républicain (du PCF aux « Républicains », à l’exclusion des insoumis et du RN, selon le jargon macroniste). Peine perdue.

N’y sont représentés que le trio présidentiel (Renaissance, Modem, Horizons) et « Les Républicains », que le premier ministre a convaincus de rester au gouvernement moyennant un engagement écrit assez flou sur « l’autorité de l’État » et « la régulation de l’immigration ».

Il reste 85 % de l’article à lire, la suite est réservée aux abonné.es.
Profitez d’un accès illimité aux contenus en ligne et
soutenez une rédaction jeune, libre et engagée !

Abonnez-vous à l’Humanité à partir de 11€/mois