"Vivre sans prendre de risque, c'est risquer de ne pas vivre", le questionnaire de Proust de Céline Devalan, comédienne

Céline Devalan, à l'écriture, à la mise en scène et à l'interprétation de la pièce Le Mystère Ophelia, "l'histoire vraie d'une muse emprisonnée à jamais dans un tableau", est au théâtre des Corps Saints, à Avignon, du 5 au 26 juillet.

Franceinfo Culture : Cet été, êtes-vous plutôt travail ou sieste ?
Céline Devalan : Travail, la sieste, c'est quand on est mort...

En vacances, êtes-vous montagne ou plage ?
Soyons exigeant, les deux. Du moment que c'est perdu au milieu de la nature pour inviter au rêve.

Parlons création : êtes-vous du matin ou du soir ?
La nuit tout est assourdi et mystérieux, bien plus excitant pour écrire.

Cinéma ou théâtre ?
Les planches... Le rapport galvanisant au public, la magie de l'instant, le sans-filet des artistes de cirque.

Quel est le livre ou le film, le disque, que vous n'avez toujours pas lu, vu, écouté ?
Crime et Châtiments de Fiodor Dostoïevski.

Votre meilleur souvenir de comédienne ?
Lorsque j'ai interprété le monologue d'Hermione dans Le Conte d'hiver de Shakespeare, au théâtre du Globe, à Londres, en 2025, dans ce théâtre à ciel ouvert, celui de mon dramaturge préféré, par un ciel étoilé. J'étais dirigée par Bill Buckhurst, un grand metteur en scène anglais.

Votre cauchemar ?
Perdre une personne proche.

Si vous étiez un spectacle, un livre, un film, un disque, lequel serait-il ?
Le film Le Cercle des poètes disparus.

Quelle phrase (chanson, réplique, air d'opéra, mélodie) a bouleversé votre vie ?
"Vivre sans prendre de risque, c'est risquer de ne pas vivre."

Quels sont les personnages de la littérature, du cinéma, du théâtre que vous avez détestés ?
Jeanne dans Une Vie de Maupassant. Pourtant j'adore Maupassant, mais Jeanne m'a profondément agacée.

Et ceux qui vous ont toujours accompagnée ?
Keating, dans Le Cercle des poètes disparus et Anne Elliot dans Persuasion de Jane Austen.

Quel est le lieu où vous êtes chez vous ?
Assez souvent en Angleterre, chaque fois que j'y vais, j'y ai beaucoup voyagé, travaillé.

Quel est le lieu qui vous inspire ?
Mon bureau, chez moi, à Senlis, où je vis dans un ancien couvent. Calme et un peu mystique.

Quelle est la question qui vous horripile ?
"T'es sûre que c'est bien Shakespeare qui a écrit ses œuvres et non par Christopher Marlowe ?"

Et celle qu'on ne vous a jamais posée ?
"Y a-t-il un classique que tu rêves de saboter ?"

Pourquoi avez-vous choisi en particulier cette photo pour illustrer le questionnaire ?
Elle provient du spectacle Le Mystère Ophelia dans lequel je joue. C'est une première pour moi de jouer dans des costumes d'époque de si belle facture : vert émeraude, couleur emblématique des peintres préraphaélites !