Soudan du Sud : le Conseil de sécurité de l'ONU réclame la fin des combats
Le Conseil de sécurité de l'ONU a demandé, jeudi 8 mai, la fin immédiate des combats au Soudan du Sud qui subit depuis quelques semaines un regain de violence, dans une résolution qui renouvelle pour un an la mission de maintien de la paix dans ce pays. Le Conseil "exige de toutes les parties au conflit et des autres acteurs armés qu'ils mettent immédiatement un terme aux combats dans l'ensemble du Soudan du Sud et engagent un dialogue politique", ainsi que la fin des violences contre les civils.
La résolution adoptée par 12 voix pour et trois abstentions (Russie, Chine et Pakistan) s'inquiète notamment d'informations faisant état de l'utilisation "sans discrimination de barils d'explosifs". L'ONG Human Rights Watch a accusé les forces sud-soudanaises d'avoir largué des bombes incendiaires par avion dans le nord-est du pays, faisant des dizaines de victimes.
"Retards" dans l'application de l'accord de paix de 2018
Le pays est rongé depuis des années par l'insécurité et l'instabilité politique, mais la reprise des combats dans l'Etat du Nil Supérieur entre les forces alliées au président, Salva Kiir, et celles de son rival, le premier vice-président Riek Machar, arrêté fin mars, font craindre une nouvelle guerre civile. Dans ce contexte, la résolution du Conseil prolonge d'un an, jusqu'au 30 avril 2026, le mandat de la mission de maintien de la paix (Minuss) chargée d'empêcher l'escalade et un retour à la guerre civile.
Le plafond de 17 000 militaires et 2 101 policiers de l'ONU est maintenu, mais le Conseil évoque la possibilité de faire des "ajustements" des effectifs et des tâches "en fonction des conditions de sécurité sur le terrain" et de l'application de "mesures prioritaires" telles que la fin des obstacles au fonctionnement de la Minuss et la création d'un "climat propice" à la tenue d'élections. Le Conseil constate d'ailleurs "avec une vive inquiétude les retards pris" dans l'application de l'accord de paix de 2018 et en particulier le report de deux ans, à fin 2026, des élections marquant la fin de la transition.