En Autriche, l'extrême droite échoue à former un gouvernement après les élections législatives
Elle était pour la première fois aux portes de la chancellerie, mais les divergences étaient trop grandes : l'extrême droite autrichienne a renoncé mercredi 12 février à former un gouvernement avec les conservateurs, mettant fin à plusieurs jours de tensions et d'invectives. Son chef, Herbert Kickl, a informé le président Alexander Van der Bellen de son échec. "Bien que nous ayons fait des concessions sur de nombreux points (...), les pourparlers n'ont malheureusement pas abouti", écrit-il dans son courrier, "remettant donc le mandat" qui lui avait été confié le 6 janvier.
Dans un communiqué, les conservateurs de l'ÖVP ont blâmé "la soif de pouvoir et l'intransigeance" de Herbert Kickl. "Il n'était pas prêt à faire des compromis et à établir un partenariat d'égal à égal, développant des fantasmes de toute-puissance", selon le secrétaire général du parti, Alexander Pröll.
De nouvelles élections législatives se profilent
Fin de la taxe carbone, "asile zéro", attaque des ONG, des médias ou des LGBT+... Le Parti autrichien de la Liberté (FPÖ) n'a pas reculé d'un pouce sur sa volonté de renverser la table, faisant fi d'un système parlementaire basé sur le compromis. Les négociations avaient débuté il y a un peu plus d'un mois entre le FPÖ, arrivé pour la première fois en tête avec près de 29% des voix aux législatives fin septembre, et l'ÖVP (26,3%), à la suite de l'échec des précédentes discussions. Après le coup de tonnerre du scrutin, la droite avait d'abord tenté de former une coalition "tout sauf Kickl" avec la gauche et les libéraux, sans réussir à trouver un compromis. L'extrême droite avait ensuite été chargée de former un gouvernement.
Après l'échec des discussions, de nouvelles élections se profilent, pour lesquelles le FPÖ est désormais crédité de 35% des intentions de vote. L'ÖVP a chuté à environ 18% et se trouve maintenant en troisième position, derrière les sociaux-démocrates, dans les sondages d'opinion.
Ces élections interviendront à moins que les autres partis réamorcent le dialogue. La gauche et les libéraux ont proposé à la droite, mardi, de renouer le contact afin d'éviter que les plus longues négociations jamais observées en Autriche depuis l'après-guerre ne débouchent que sur de l'instabilité.