Rachel Kahn: «Le rouge à lèvres est le baromètre de l’émancipation des femmes»
Il est décidément bien plus qu’un simple accessoire de beauté. Dans La Folle Histoire du rouge à lèvres (Herscher), coécrit avec Christophe Fort, Rachel Kahn raconte comment ce fard a priori anodin a toujours été un enjeu de séduction et de pouvoir entre les hommes et les femmes, un marqueur autant sociologique que politique. Un livre riche d’anecdotes, d’entretiens et même de recettes anciennes qui éclairent sur le rôle fascinant du rouge à lèvres dans nos sociétés.
LE FIGARO. - Vous faites remonter cette folle histoire à 3 000 ans avant J.-C. Quelles en sont les premières traces?
Rachel KAHN. - Les archéologues ont découvert dans les tombes royales d’Ur de petites fioles contenant des pierres semi-précieuses pilées, mélangées à de la cire d’abeille. Mais les Sumériennes utilisaient aussi de l’argile rouge, de l’oxyde de fer, du henné… Outre sa fonction esthétique, le fard appliqué sur les lèvres a été, dès l’origine, un marqueur social, puisque réservé aux classes supérieures.
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