États-Unis : "Sing sing", un long métrage qui suit le quotidien de détenus, diffusé dans plus d'un millier de prisons

Le film Sing Sing sortira le 29 janvier dans les salles de cinéma françaises. En attendant, il a été rendu accessible aux États-Unis, le 17 janvier, auprès d’un million de détenus et dans la quasi-totalité des États américains, c'est tout simplement inédit. "Sing Sing" est le nom, justement, d’un centre carcéral de sécurité maximale situé au nord de New York. L’histoire est inspirée de faits réels qui se sont déroulés à l’intérieur de cette prison. On y suit la création d’un programme de réhabilitation par le théâtre auquel participent les prisonniers. Une belle mise en abîme proposée par le studio A24, avec ce film diffusé dans 500 salles obscures et dans 1 100 prisons à travers le pays.

Cette idée est le fruit d’une collaboration entre A24 et le programme "Rehabilitation Through the Arts", la véritable ONG sur laquelle le film est basé. Et, avec l’aide, pour la diffusion, d’une troisième organisation : Edovo. Celle-ci est dédiée, en temps normal, à la création de programmes éducatifs sur tablette numérique qui sont disponibles dans plus d'un millier de prisons à travers le pays. Avec ce film, "nous donnons à ces détenus une opportunité de se voir eux-mêmes dans une histoire de résilience et de transformation et d’imaginer, assure le patron d’Edovo, de nouvelles possibilités pour leurs propres vies".

Un coup de pub avant les Oscars ?

C’est aussi un bon coup de publicité pour le film. A24 s’est taillé une belle place au milieu des mastodontes d’Hollywood, notamment grâce à des stratégies marketing virales, comme pour le film Everything Everywhere All at Once, qui avait remporté sept Oscars en 2023. La chasse aux récompenses est sans doute aussi l’objectif de cette re-sortie de Sing Sing qui n’a obtenu que trois millions de dollars au box-office, en 2024. Le film a décroché depuis un certain nombre de prix. L’acteur principal du film, Colman Domingo, qui incarne un homme emprisonné à tort, est d’ailleurs considéré comme l’un des favoris pour les Oscars.  

Cela étant, il ne s’agit pas que d’un coup de pub. Certains des acteurs de Sing Sing sont d’anciens détenus issus du fameux programme de réhabilitation. Le long-métrage a aussi été diffusé au festival de San Quentin, le premier à se tenir en milieu carcéral. Il avait enfin eu droit à une avant-première à la prison de Sing Sing elle-même, avec toutefois un bémol : le centre carcéral qui a donné son nom au film ne fait pas partie du programme de diffusion lancé vendredi.