JO d'hiver 2030 : Val d'Isère aurait l’avantage sur Méribel pour accueillir le ski alpin

La carte des sites olympiques fait souvent l'objet de nombreux bras de fer. Pour les JO d'hiver 2030 et le ski alpin, la station Val d'Isère en balance avec celle de Méribel semble avoir remporté le sien, selon la «préférence» donnée lundi par le comité d'organisation. «On peut difficilement imaginer d'organiser des Jeux olympiques en France sans Val d'Isère», a expliqué à l'AFP l'ancien champion de ski de bosses Edgar Grospiron à la tête de l'organisation, et ce pour avoir «les Jeux les plus réussis possibles et les plus spectaculaires».

Mais d'un point de vue budgétaire, il faut que «cela soit neutre par rapport à l'option initiale» d'où des discussions en cours avec la collectivité. La décision n'est donc pas encore définitive et sera prise à l'automne quand l'ensemble de la carte des sites sera officialisé. La piste Val d'Isère signifie que Méribel sort du jeu pour le ski alpin. Et la proposition d'y regrouper les épreuves paralympiques n'est pas au goût de son maire, qui a menacé de se retirer. «Il faut qu'on regarde les options alternatives», a concédé à l'AFP Edgar Grospiron.

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«Killy, il ne va pas lâcher le morceau»

La réintroduction de la station Val d'Isère, chère au cœur de Jean-Claude Killy, légende du ski français et ex-président du comité des JO d'Albertville en 1992, est sur la table depuis des mois. Celui-ci s'était dit «scandalisé» quand elle avait disparu de la carte. Elle avait reparu à l'été 2024 au moment de l'octroi des JO à la France par le Comité international olympique (CIO). «Killy, il ne va pas lâcher le morceau», confiait il y a quelques mois à l'AFP un ancien élu, proche des instances sportives olympiques. «Val d'Isère c'est 30 millions d'euros en plus, ce n’est pas fait le match», confiait pour sa part l'un des membres du bureau exécutif à la presse il y a quelques semaines. Interrogé sur le coût de cette réintroduction, Edgar Grospiron a indiqué lundi qu'on ne pouvait donner pour l'instant «aucun chiffre».

Flanqué de l'ancien Premier ministre Michel Barnier, missionné en renfort, coprésident avec Killy des JO d'Albertville, Edgar Grospiron est allé ces dernières semaines voir les élus locaux. En mars dernier, Michel Barnier s'affichait en photo dans Paris-Match, skis sur l'épaule, en haut de... la piste de Bellevarde à Val d'Isère, dessinée pour les JO de 1992. Alors que les éditions d'hiver sont plus à risque financièrement (moins de recettes de billetterie que les Jeux d'été) et que la France recherche des milliards pour un plan de rigueur budgétaire, le budget des JO sera scruté d'encore plus près.

La carte des sites présentée à la rentrée

Le comité d'organisation doit rester dans une enveloppe de deux milliards d'euros. Les deux régions Auvergne-Rhône-Alpes (Aura) et Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca), mettent chacune 50 millions d'euros et l'État 362 millions d'euros, auxquels s'ajouteront notamment les recettes de billetterie et des sponsors. «La semaine dernière, on a dit au bureau exécutif (du Cojo, ndlr) et à Edgar que les conditions n'étaient pas réunies pour que la carte des sites soit présentée le 21 juillet», a récemment expliqué à l'AFP un des membres du bureau exécutif. «Ça ne sert à rien de se dépêcher pour prendre des décisions irresponsables», a poursuivi cette source.

Les cartes des sites évoluent souvent par rapport à un dossier de candidature, en fonction de la faisabilité des épreuves - les cahiers des charges du CIO et des fédérations internationales sont drastiques - et d'impératifs financiers. Annoncée d'abord pour fin juin, la carte des sites a été repoussée à la rentrée. Le projet, qui comprend quatre pôles, s'étend de Nice au Grand-Bornand, distant de près de 500 km.