Municipales à Lyon : Jean-Michel Aulas talonne Grégory Doucet dans un premier sondage
Pour la première fois, une étude d’opinion a testé l’hypothèse Aulas comme candidat à la mairie. Il serait en deuxième position derrière le maire sortant Grégory Doucet. Un sondage commandé par l’ancien président de l’Olympique lyonnais lui-même qui confirme un peu plus sa volonté de se lancer dans le bain politique local.
Passer la publicité Passer la publicitéJean-Michel Aulas a-t-il une chance de l’emporter aux municipales à Lyon ? En plus «d’y réfléchir», comme il l’a déclaré dans nos colonnes en février, L’ancien président de l’Olympique lyonnais a fait tester l’hypothèse de sa candidature dans une étude commandée par ses soins à l’institut de sondage Cluster 17 et que Le Figaro s’est procurée. Une enquête d’opinions sur le «climat politique à Lyon à un an des municipales» qui le place en bonne position (2e avec 17% des suffrages) derrière le maire actuel Grégory Doucet (22%).
Un scrutin particulièrement ouvert
Ce sondage prévoit des candidatures éclatées des partis de gauche et de droite lors des élections de 2026. Sans aucun parti politique pour le soutenir, Jean-Michel Aulas atteindrait ainsi le 2e tour et s’affirmerait comme la clé de voûte d’un bloc de centre droit. «Les résultats des intentions de vote du premier tour indiquent que l’élection est très ouverte. Le maire sortant, Grégory Doucet, enregistre un score relativement bas de 22 %, avec un écart faible face à Jean-Michel Aulas (17 %). Le score de ce dernier est d’autant plus remarquable qu’il est testé sans étiquette politique. Sa position élevée dans le sondage indique que tout reste à jouer. L’abstention, comme en 2020, joue un rôle majeur : elle déforme le corps électoral en favorisant les publics très diplômés et politisés», analyse Jean-Yves Dormagen, président de Cluster 17.
Côté «notoriété», «crédibilité» et «probabilité de vote pour», Jean-Michel Aulas arrive en tête dans toutes les hypothèses évaluées par le sondeur. «Jean-Michel Aulas bénéficie d’un potentiel électoral très large. Il séduit, les retraités aisés et les classes populaires modestes, les électeurs modérés et centristes ayant voté Emmanuel Macron et les catégories économiques élevées et la bourgeoisie lyonnaise. Sa spécificité réside dans sa capacité à parler à un public diversifié et à rassembler une coalition large allant du centre gauche aux droites. Contrairement au maire sortant, qui s’appuie sur un socle écologiste, Jean-Michel Aulas attire une pluralité d’électeurs, ce qui renforce son potentiel», poursuit Jean-Yves Dormagen.
Grégory Doucet fragilisé ?
Sur la probabilité de vote, Jean-Michel Aulas (37 %) et le maire sortant (34 %) sont relativement proches. «Toutefois, Aulas bénéficie d’un potentiel de progression plus important, à condition de mener une campagne inspirante et efficace auprès des Lyonnais», note Cluster 17. Selon l’institut, le score relativement bas des Républicains menés par Pierre Oliver (11%) s’explique en partie par la présence de Jean-Michel Aulas qui capte leur électorat mais aussi en partie celui de l’électorat socialiste proche de Raphaël Glucksmann.
Aussi l’institut de sondage estime « qu’un maire sortant à 22% est un signe de fragilité». Toutefois ce score ne comprend pas les résultats de LFI et du PS, qui font pourtant partie de la majorité actuelle, et avec lesquels le résultat de Grégory Doucet serait supérieur à 44% en additionnant les candidatures. En termes de notoriété et de crédibilité, seul l’ancien maire Georges Képénékian se hisse au niveau de Jean-Michel Aulas et de Grégory Doucet. Les deux premiers se sont d’ailleurs rencontrés en début de mois pour échanger sur leurs ambitions respectives.
Des Lyonnais majoritairement «insatisfaits»
Cluster 17 juge ainsi la candidature de Jean-Michel Aulas comme «exceptionnelle dans le paysage politique». «Ce résultat est dû à son rôle local très exposé, son succès en tant qu’entrepreneur et président de club, son image d’homme d’expérience, qui rassure à la fois jeunes et retraités » et un profil qui attire « les modérés, les libéraux, les partisans d’une réussite entrepreneuriale et les passionnés de l’Olympique Lyonnais», conclut Jean-Yves Dormagen.
Cluster 17 a également testé le bilan et l’image de Grégory Doucet le maire sortant. 34% des Lyonnais se disent «satisfaits» et 58% le jugent «mauvais» dont 35% de «très mauvais». Concernant la ville de Lyon, 56% des sondés jugent que la ville s’est dégradée et 25% qu’elle s’est améliorée. Les principaux motifs de mécontentement sont «la circulation, la sécurité et les travaux» , autant de thèmes déjà investis à de nombreuses reprises par Jean-Michel Aulas sur les réseaux sociaux.
*L’étude a été réalisée par Cluster 17 auprès d’un échantillon de 812 Lyonnais
inscrits sur les listes électorales qui ont répondu par questionnaire auto-administré en ligne entre le 22 et le 27 février 2025. L’échantillon est réalisé selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d’âge, de catégorie socioprofessionnelle et d’arrondissements d’habitation.