Violences contre les LGBT+ : témoignage de Luc Di Gallo, piégé et agressé parce qu’homosexuel

Luc Di Gallo était loin d’imaginer, il y a un an, que la rencontre se refermerait sur lui comme in piège. Après avoir échangé quelques heures avec un homme rencontré sur Grindr, un site de rencontres homosexuelles, il a accepté un rendez-vous dans un parc de Montreuil (Seine-Saint-Denis), un lieu familial et rassurant qu’il connaît bien, puisqu’il est élu de la ville. Conduit dans une partie sombre, il décrit un déchaînement de violence. "Il m’attrape par le cou, commence à m’étrangler et dit : c’est bon, sortez", confie-t-il.

2 870 crimes et délits anti-LGBT recensés en 2023

Trois personnes cachées dans les arbres sont sorties, et lui ont mis "des coups de poing à la figure" en l’insultant de "sale pédé". Il est finalement parvenu à mettre ses agresseurs en fuite. Durant de longues semaines, il a peiné à sortir de chez lui. En plus du vol de son téléphone et son portefeuille, il est marqué par ce guet-apens homophobe. "Quand on met des coups de poings avec cette violence-là à la figure, en traitant la personne de sale pédé, c’est qu’on a cette haine inscrite au fond de soi", juge-t-il.

Les guet-apens homophobes se multiplient et touchent tous les âges, les milieux et toutes les régions de France. Il est difficile de les quantifier, de nombreuses victimes n’osant pas porter plainte. Plus globalement, 2 870 crimes et délits anti-LGBT ont été recensés en 2023, soit 19% de plus qu’en 2022. L’anonymat des réseaux sociaux facilite l’organisation des guet-apens.