«Disponible» pour Matignon, Ségolène Royal veut «essayer de constituer un gouvernement d’union»
À l’heure où la France se cherche inlassablement un premier ministre, l’ancien monde semble rattraper le nouveau. Quelle personnalité d’hier pourrait faire assez consensus, d’une partie de la gauche à la droite en passant par le bloc central, pour ne pas être renversée à la première motion de censure déposée à l’Assemblée nationale ? Sans aucun mandat électif ou responsabilité dans la société civile, Ségolène Royal a proposé ses services. Invitée jeudi soir de LCI, l’ancienne ministre de l’Environnement a déclaré être «disponible si ça peut représenter une solution.» Affirmant ne «pas être candidate» à Matignon, puisqu’il n’y a pas «d’ouverture de candidature», elle souhaite tout de même «essayer de constituer un gouvernement d’union républicaine».
Sur quel programme ? La finaliste de la présidentielle de 2007 va jusqu’à tracer une feuille de route, qui fait écho à sa campagne d’il y a dix-huit ans. «Trois priorités : l’ordre juste dans les domaines économique, social, écologique et sécuritaire ; l’avenir des jeunes ; et le rétablissement des comptes publics», a développé Ségolène Royal. Qui ne ferme pas la porte non plus pour redevenir ministre d’un gouvernement dont elle ne prendrait pas la tête. «La question ne se pose pas pour l’instant», a-t-elle évacué. Alors que le président de la République a enchainé les consultations avec les forces politiques ces derniers jours pour faire émerger une coalition, l’ancienne collègue de gouvernement d’Emmanuel Macron (sous François Hollande) reconnaît qu’il «a déjà peut-être choisi» le bon profil... tout en insistant à nouveau sur sa «disponibilité».
Pas candidate en 2027
Bernard Cazeneuve, dont le nom circule beaucoup pour prendre la succession de Gabriel Attal, pourrait-il être un recours si elle n’était pas choisie ? Pas vraiment, raille Ségolène Royal. «Il s’est déjà positionné pour l’élection présidentielle. Tout candidat à Matignon ne doit pas être candidat parce que ça fait faire des erreurs. Parce qu’on passe du “je” au “nous”, alors que l’élection présidentielle, c’est le “je”», a-t-elle rétorqué. Et de prendre l’engagement, si elle arrive rue de Varenne, de ne pas briguer l’Élysée en 2027 «parce que c’est souvent cela qui nourrit les confrontations dans les partis politiques.»