Logements inoccupés, tourisme, périphérique... Que propose Emmanuel Grégoire, candidat socialiste à la mairie de Paris ?

L’ex-premier adjoint pourra-t-il s’emparer du fauteuil de maire ? Ce lundi 30 juin, Emmanuel Grégoire s’est imposé en tête de la primaire socialiste, à Paris, qui devait désigner le candidat du parti pour les élections municipales de 2026. Il a dévoilé récemment ses principales idées pour la ville, du logement à l’écologie en passant par la mobilité, le tourisme ou le commerce.

À quelques mois du premier tour des élections municipales, Le Figaro fait le point sur les pistes d’Emmanuel Grégoire en matière économique.

Logement

  • «La chasse aux logements inoccupés et à la spéculation»

«Garantie du droit à bien vivre à Paris», le logement fait partie des priorités affichées d’Emmanuel Grégoire. Alors que les tensions locatives atteignent des sommets dans la capitale, l’ex premier adjoint d’Anne Hidalgo propose plusieurs mesures pour relancer l’offre, comme faire «la chasse aux logements inoccupés et à la spéculation», muscler les dispositifs existants «anti-vacance», taxer les biens inoccupés depuis plus de 3 ans et les résidences secondaires.

Outre une «police de l’urbanisme», il suggère de rééquilibrer les relations entre locataires et propriétaires, via, notamment, un bail citoyen sécurisé. Le locataire pourra déposer un dossier anonyme et bénéficier d’une garantie de la Ville de Paris en cas de dégradations ou impayés. Objectif : rassurer le loueur. Un «bail solidaire intergénérationnel» doit aussi utiliser les grandes surfaces des personnes âgées pour loger les étudiants. Le «coliving», quant à lui, serait bien plus encadré, afin d’éviter les abus.

  • Tendre vers 60% de logements publics

Pour augmenter l’offre, celui qui a le soutien de Lionel Jospin et de Bertrand Delanoë veut construire des logements, en allant vers 40% de logements publics d’ici 2035, dont 30% de logements sociaux et 10% de logements abordables. Sur le long terme, il souhaite même aller vers 60% de logements publics, comme à Vienne, en achant massivement des logements «sur tout le territoire métropolitain», en transformant des bureaux en logements ou en construisant.

  • «Un service public du logement» pour accompagner la transition écologique

Partant du constat que Paris n’est «pas encore suffisamment adaptée» aux vagues de chaleur, Emmanuel Grégoire propose plusieurs mesures, dont la mise en place d’un syndicat municipal de la rénovation thermique et acoustique des logements. S’y ajouteraient notamment la multiplication des expérimentations d’isolation, des autorisations systématiques des surélévations en matériaux biosourcés ou encore des aides pour rénover les logements de classe énergétique F ou G.

Environnement

  • «Rafraîchir, rénover et végétaliser Paris» et piétonniser la ville

Afin d’accélérer le verdissement de Paris, le député souhaite notamment poursuivre sur la lancée d’Anne Hidalgo, en implantant un «maillage de végétalisation fine sur tout le territoire parisien». Celui-ci passera par la débitumisation de trottoirs, ou la mise en place d’îlots de fraîcheur au cœur d’immeuble, de forêts urbaines, ou le verdissement des toitures et façades. Il compte aussi atteindre 1000 rues piétonnes dans la ville et rénover les écoles.

  • «Un grand plan de lutte contre le bruit»

Pour apaiser l’espace public, Emmanuel Grégoire préconise de multiplier des radars acoustiques ou des capteurs sonores. L’élu souhaite aussi expérimenter des zones de calme prioritaire avec une interdiction des deux roues thermiques le soir et une limitation à 20km/h sur ces lieux.

  • Écologie

Le candidat souhaite «faire de Paris la capitale européenne de l’économie circulaire», en supprimant 100.000 tonnes de déchets ménagers et assimilé d’ici 203, et en triplant leur taux de valorisation en développant le réemploi et le recyclage.

Transports

  • «Un Paris 100% cyclable»

Poursuivant, là encore, le chemin ouvert par Anne Hidalgo, Emmanuel Grégoire veut faire un Paris 100% cyclable, comme à Amsterdam ou Copenhague. Une ambition qui passe par une «coopérative municipale du vélo», la création de nouvelles pistes cyclables et 120.000 places de stationnement, contre 60 000 aujourd’hui. Il préconise également d’instaurer un service de vélotaxi pour les petits trajets du quotidien des seniors à mobilité réduite, ainsi qu’un renforcement des contrôles.

De même, le député souhaite réduire la place de la voiture, en lançant le service Utilib, qui met à disposition des professionnels ou particuliers des vélos-cargos et utilitaires électriques. Ce service déploiera aussi des véhicules en autopartage sur réservation, accessibles aux fauteuils roulants. Des hubs logistiques de quartiers seront créés, afin de « désaturer la voirie » : pour les camions, le dernier kilomètre se fera en vélo-cargo, triporteur ou à pied. L’Hôtel de ville pourrait aussi prendre en charge le pass Navigo des familles monoparentales.

  • «Transformer le périphérique»

Comme il l’avait déjà annoncé, Emmanuel Grégoire souhaite réduire le nombre de voies sur le périphérique et installer des aménagements cyclables et piétons. Il défend aussi des voies réservées aux mobilités partagées et aux transports collectifs, la couverture partielle des tronçons les plus bruyants ou la végétalisation massive.

Tourisme

  • «Mettre à contribution les acteurs du tourisme»

Le candidat souhaite interdire aux bus de tourisme de se garer dans l’espace public, et veut mieux répartir les recettes du tourisme : les acteurs bénéficiant de l’utilisation de l’espace public devront s’acquitter de redevances proportionnées à leurs activités commerciales, par exemple. De même, une taxe de séjour proportionnelle sur les hôtels 5 étoiles et les Palaces serait mise en place. Ses recettes iront au financement des politiques sociales nécessaires en matière d’hébergement d’urgence.

Commerces

«Lutter contre les positions dominantes des géants du e-commerce»

Face aux difficultés du commerce, Emmanuel Grégoire veut racheter et réorienter les boutiques là ou le commerce de proximité est en danger. Il s’engage aussi à garantir des loyers accessibles pour les libraires, artisans et commerçants engagés et à renforcer l’émergence de plateformes de vente en ligne coopératives et indépendantes.