Fortes chaleurs : Valence mise sur la végétalisation pour créer des îlots de fraîcheur, pas forcément suffisant pour certains

De la verdure pour contrer la canicule : plusieurs villes, notamment dans le sud de la France, ont fait le choix de planter des arbres pour faire de l'ombre et créer des "îlots de fraîcheur". À Valence, dans la Drôme, impossible de manquer les arbres plantés boulevard Bancel. Martine habite Valence depuis 32 ans, elle voit bien que sa ville devient plus verte : "Il y a beaucoup d'endroits qui ont été végétalisés. Mais, ajoute-t-elle, il y a de grandes avenues qui ont encore besoin d'avoir des coins d'ombre, mais ce n'est pas toujours possible."

À midi il est difficile de trouver de l'ombre, à moins de s'asseoir par terre sous les arbres. Et pourtant, des habitants de Valence affirment ne pas voir grand monde profiter des îlots de fraîcheur, faute d'aménagements comme "des parasols, un kiosque..."

Emmanuel Roquigny, directeur général adjoint "cadre de vie" à la ville de Valence, défend cette politique de verdissement : "Un arbre produit de l'eau, qu'il capte dans le sol et rejette dans l'atmosphère, et crée un effet de brumisation et de ventilateur naturel." 

"On peut avoir 4 à 5 degrés d'écart entre une rue ombragée et une rue qui ne l'est pas. Et sur une ville, on peut avoir jusqu'à 15 ou 20 degrés d'écart entre des espaces extrêmement végétalisés et des espaces urbains."

Emmanuel Roquigny

à franceinfo

Plus de 10 000 arbres ont été plantés à Valence en six ans. Jean-Pierre, qui vit à Valence depuis plus de 40 ans, n'est pas opposé à cette politique. Mais, dit-il, "on pourrait aussi parler de la dévégétalisation : il y a quelques endroits où il y avait des végétaux et où il y a maintenant des parkings, par exemple." Pour lui, il faudrait même aller plus loin : "Les façades aussi devraient être végétalisées. Mais cela a un coût..." Huit millions d'euros au total : c'est le montant investi par la ville pour son "plan arbres", qui doit s'achever l'année prochaine.