Les robots humanoïdes appelés à intégrer notre quotidien pour pallier les difficultés de recrutement et le vieillissement général

Les robots peuplent les romans puis les films de science-fiction depuis plus d'un siècle. Ils ont désormais vocation à prendre une place grandissante dans nos vies. Pour de vrai cette fois.

Plus d'un milliard de robots d'ici 10 ans

Les chiffres et les échéances varient, mais les ordres de grandeur convergent : la banque Citigroup évalue à 1,3 milliard le nombre de robots en circulation en 2035. Et à 4 milliards d’unités en 2050. Une étude de Bank of America de mars 2025 table plutôt sur 3 milliards de robots humanoïdes en service en 2060, avec des ventes annuelles d’un million d’exemplaires d’ici à 2030.

Leurs analyses les imaginent déployés en grande majorité dans des environnements domestiques (65%), dans le secteur des services (32%) et seulement à hauteur de 3% dans l’industrie.

Plusieurs éléments sont désormais réunis pour concrétiser ce qui était, en effet, depuis longtemps un sujet de fiction.

Un contexte favorable au développement du marché des robots

D’une part, les industriels savent produire des composants suffisamment miniaturisés et performants à des tarifs permettant de passer à une production de plus en plus massive.

D’autre part, l’introduction des mécanismes d’intelligence artificielle, les progrès en matière de vision par ordinateur et de reconnaissance vocale fluidifient les interactions hommes/machines. Il s'agit d’établir des échanges qui reprennent les codes et la complexité d’une conversation avec un humain.

Enfin, avec le vieillissement prévisible de la population et la pénurie de candidats pour occuper certains postes, notamment dans le domaine des services, cela crée un véritable marché qui permet de dépasser le stade du gadget utilisé à des fins d’amusement ou de loisirs.

Une forme humanoïde pour évoluer dans un environnement complexe

Les robots, qu’il s’agisse de pinces articulées ou de wagonnets capables de se déplacer dans une usine, sont présents maintenant de longue date sur les sites de production industrielle, mais avec des tâches souvent répétitives et plutôt simples.

Ce qui s’annonce, ce donc des machines qui vont être dotées de l’équivalent de bras pour se saisir d’objets ou servir d’appui à une personne, de jambes ou de roues pour se mouvoir dans un environnement encombré. Des fonctionnalités permettront de dialoguer avec des tiers par la voix, une caméra ou des écrans. Le but est de faire face à des situations complexes, voire de prendre des décisions en fonction des circonstances rencontrées.

Les analystes de Goldman Sachs estiment ce marché à 38 milliards de dollars d’ici 2035. Ils comparent ces futurs robots à de nouveaux smartphones. C’est évidemment une façon de parler puisque les coûts de fabrication de telles machines vont aujourd’hui selon le banquier Morgan Stanley de 10 000 à 300 000 dollars en fonction des différentes configurations et fonctionnalités. Mais ils seront certainement revus à la baisse avec l’ouverture de ce marché au grand public. C’est le pari des géants du numérique (comme NVIDIA, Amazon ou Tesla) qui – entre autres – planchent déjà sur leurs gammes d’humanoïdes.