Plusieurs anciens directeurs de l'agence sanitaire américaine s'alarment d'un risque de "destruction" de la santé publique aux Etats-Unis

Ils font part de leur inquiétude. D'ex-directeurs de l'agence sanitaire américaine se sont alarmés, dimanche 31 août, de la "destruction" de la politique de santé publique, notamment en matière de vaccination, par l'administration de Donald Trump, accusée de politiser et d'"idéologiser" la science.

Face au conflit ouvert entre les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC), organisme national de santé publique, et le ministre de la Santé Robert Kennedy Jr, connu pour ses positions antivaccins, le sénateur de gauche Bernie Sanders a appelé à sa démission.

"Cela fait des mois que je suis inquiet"

La crise a éclaté avec l'annonce cette semaine du limogeage de la directrice générale des CDC, Susan Monarez, après moins d'un mois en poste. Selon ses avocats, l'ex-responsable avait refusé "de valider des directives non scientifiques et dangereuses" souhaitées par le ministre Kennedy. A la place de cette scientifique, la Maison Blanche va nommer Jim O'Neill, bras droit de RFK Jr et ex-financier de la tech, comme directeur par intérim des CDC, selon le Washington Post.

Dans la foulée, le patron chargé de la politique de vaccination et de lutte contre les maladies respiratoires – comme le Covid-19 – au sein de l'agence fédérale, Demetre Daskalakis, a claqué la porte, ainsi que plusieurs hauts responsables. "Cela fait des mois que je suis inquiet", a déclaré le médecin sur ABC News. Mais "je n'imaginais pas que (...) la frontière entre la science et l'idéologie serait totalement abattue".

Pire, pour Tom Frieden, qui dirigea les CDC de 2009 à 2017 sous les deux présidences du démocrate Barack Obama, "la santé publique est attaquée". "Ce à quoi nous assistons est sans précédent. Jamais un directeur des CDC n'avait été limogé", a-t-il relevé sur CNN à propos de Susan Monarez. Selon lui, "il n'est plus possible d'avoir confiance dans ce qui émane du ministère de la Santé ou des CDC". Son prédécesseur, intérimaire à la tête de l'agence de santé en 2009, Richard Besser, craint "ce qu'il se passera dans ce pays quand nous serons confrontés à une urgence de santé publique, soit un tremblement de terre massif, soit un agent infectieux ou, malheureusement, une prochaine pandémie".