Alors qu’Israël informe officiellement l’ONU de l’annulation de l’accord pour les réfugiés palestiniens, l’Iran a exécuté un membre de la communauté juive pour une affaire de meurtre. Le Figaro fait le point sur la situation au Proche-Orient ce lundi 4 novembre.
Israël officialise l’annulation de l’accord pour les réfugiés palestiniens
Israël a informé officiellement lundi l'ONU de l'annulation de l'accord avec l'Agence onusienne pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), voté par le Parlement israélien, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères. «Sur instruction du ministre des Affaires étrangères Israël Katz, le ministère des Affaires étrangères a notifié à l'ONU l'annulation de l'accord entre l'État d'Israël et l'Unrwa», ajoute le communiqué. Le Parlement israélien a voté il y a une semaine à une écrasante majorité une loi interdisant les activités en Israël de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), provoquant un tollé international. Israël, depuis longtemps très critique à l'égard de l'agence, a accusé des employés de l'Unrwa d'avoir participé au massacre perpétré sur son sol par le Hamas le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza.
«L'Unrwa, l'organisation dont les employés ont participé au massacre du 7 octobre et dont beaucoup d'employés sont des membres du Hamas, fait partie du problème de la bande de Gaza et non de la solution. L'ONU a reçu d'innombrables preuves selon lesquelles des agents du Hamas sont employés par l'Unrwa et sur l'utilisation de leurs installations à des fins terroristes, mais rien n'a été fait à ce sujet», affirme le ministère. L'accord avec l'agence onusienne remonte à 1967.
L'Unrwa fournit une aide et une assistance essentielles aux réfugiés palestiniens dans les Territoires palestiniens et dans plusieurs autres pays de la région. Son annulation serait un coup dur pour le travail humanitaire à Gaza si elle était appliquée, selon des experts. Mais Israël Katz a rejeté cet argument, affirmant que seule une partie de l'aide humanitaire était acheminée à Gaza par l'Unrwa.
«La grande majorité de l'aide humanitaire à Gaza est acheminée par d'autres organisations, et seulement 13% de cette aide vient de l'Unrwa», a déclaré lundi Katz, selon le communiqué. «L'État d'Israël est attaché au droit international et continuera à faciliter l'entrée de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza d'une manière qui ne porte pas atteinte à la sécurité des citoyens israéliens», poursuit le communiqué. Cette interdiction a également fait craindre que les employés de l'Unrwa en Cisjordanie occupée puissent rencontrer des problèmes pour se déplacer d'un endroit à un autre ainsi que pour accéder à Jérusalem-Est ou à Israël, sans coordination avec les autorités israéliennes.
L’Iran exécute un Iranien juif dans une affaire de meurtre
L'Iran a exécuté lundi un membre de la communauté juive du pays à la suite de sa condamnation pour meurtre, a rapporté l'ONG Iran Human Rights, basée en Norvège. Arvin Ghahremani a été pendu dans une prison de la ville de Kermanshah, dans l'ouest de l'Iran, après avoir été reconnu coupable d'un meurtre commis au cours d'une bagarre de rue, selon l'ONG.
Cette exécution intervient dans un contexte de tensions croissantes entre l'Iran et Israël. «Au milieu des menaces de guerre avec Israël, la République islamique a exécuté Arvin Ghahremani, un citoyen juif iranien», a déclaré le directeur de l'IHR, Mahmood Amiry-Moghaddam, ajoutant que le dossier juridique comportait d'«importantes failles». «Toutefois, Arvin était juif et l'antisémitisme institutionnalisé dans la République islamique a sans aucun doute joué un rôle crucial dans l'exécution de sa peine», a ajouté M. Amiry-Moghaddam.
La communauté juive, autrefois importante en Iran, pays dominé par les musulmans chiites, s'est réduite depuis la révolution islamique de 1979, mais elle reste la plus importante du Moyen-Orient, en dehors d'Israël. Si des Iraniens juifs ont été exécutés au lendemain de la révolution, l'exécution d'un Iranien juif est sans précédent ces dernières années. La mère de Ghahremani, Sonia Saadati, avait demandé que sa vie soit épargnée. Sa famille a exhorté les proches de la victime à accepter une rétribution (qesas) en vertu de la loi islamique iranienne, qui autorise cette alternative.
Le site web Mizan Online du pouvoir judiciaire iranien a confirmé l'exécution de M. Ghahremani, précisant que la famille de la victime avait «refusé de donner son consentement» à un tel accord. L'Iran et Israël ont échangé des attaques aériennes sans précédent cette année, à la suite du déclenchement des guerres entre Israël et les groupes armés soutenus par la République islamique dans la bande de Gaza et au Liban.
Le Hezbollah libanais dit avoir lancé des roquettes sur Israël
Le Hezbollah libanais a annoncé avoir lancé lundi matin «une grande salve de roquettes» sur la ville de Safed, dans le nord d'Israël. Le mouvement pro-iranien est en guerre ouverte depuis fin septembre contre Israël, qui a tué son chef, Hassan Nasrallah, et mène des frappes aériennes intensives et une offensive terrestre contre le Liban.