Premiers Plans : Angers et ses habitants entendent sauver le festival après les coupes budgétaires de la région

Premiers Plans : Angers et ses habitants entendent sauver le festival après les coupes budgétaires de la région

Lors de la soirée d’ouverture de la 37e édition du festival, le maire d’Angers Christophe Béchu a dénoncé « l’ampleur et la brutalité » des coupes budgétaires de la région dans le secteur de la culture. Premiers Plans /AFP - STEPHANE DE SAKUTIN

La région a décidé de couper 104 500 euros de subventions versées au festival dédié aux premiers films. Le ticket d’entrée a augmenté et le maire d’Angers annonce que la contribution municipale sera réévaluée.

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Le festival Premiers Plans à Angers fait partie des premières manifestations culturelles à être touchées par les coupes budgétaires de la région Pays de la Loire. Le 20 décembre 2024, la présidente Christelle Morançais (Horizons) et son conseil régional ont confirmé une baisse de 62% de l’enveloppe consacrée au secteur de la culture. La 37e édition du festival dédié aux premiers films des cinéastes européens est ainsi amputée de 104 500 euros, environ 8% de son budget. 

Avec un rayonnement européen, le festival Premiers Plans est depuis plusieurs décennies une vitrine de choix pour Angers. Un statut confirmé par le maire Christophe Béchu samedi, lors de la soirée d’ouverture du festival qui annonce que la ville « est et sera aux côtés du festival, potentiellement davantage pour faire face aux difficultés », rapporte Ouest-France . L’édile et secrétaire général du parti Horizons - le parti de Christelle Morançais - a vivement critiqué la décision de la région de supprimer les deux tiers de ses aides au secteur de la culture. « Je regrette que la région, par l’ampleur et la brutalité de sa décision, mette en danger cet événement », a-t-il fait savoir.

   

Avec un apport de 435 000 euros, la ville d’Angers reste de loin le principal soutien financier de la manifestation. Ira-t-elle jusqu’à prendre en charge l’intégralité des subventions supprimées par la région ? « C’est certain que non. C’est pourquoi la ville va tenir compte de nos difficultés cette année pour nous venir en aide », explique Claude-Éric Poiroux, délégué général et directeur artistique du festival. 

Pour amortir le choc, la direction a augmenté le prix des places de 50 centimes pour les tarifs pleins, passant de 8,50 euros à 9 euros. Pariant ainsi sur un soutien du public qui semble se confirmer. La direction du festival, qui accueille 80 000 visiteurs en une semaine, « a constaté une forte augmentation des réservations avant la date d’ouverture, moitié plus que l’année dernière ». Malgré une période marquée par la précarité pour les institutions culturelles, Premiers Plans peut compter sur le soutien de ses mécènes. Mis en place il y a cinq ans, « le mécénat est essentiel pour le festival. Cette année on approche les 60 000 euros, c’est deux fois plus que l’année dernière », précise Claude-Éric Poiroux. La direction a également sollicité une aide supplémentaire du centre national du cinéma (CNC), qui subventionne l’événement à hauteur de 130 000 euros. « Nous allons peut-être recevoir une bonne nouvelle cette semaine », espère le fondateur de Premiers Plans.

Le prix des places en légère hausse 

Chaque année, depuis 1989, 100 jeunes réalisateurs européens posent leur valise en Anjou pendant une semaine pour présenter leur premier film. Arnaud Desplechin, Fatih AkinXavier Beauvois ou encore Jean-Baptiste Durand sont passés par là. Cette année, comme toujours, le festival s’est ouvert avec la diffusion d’une avant-première hors compétition. Le réalisateur et président de la Cinémathèque de Paris, Costa-Gavras, est venu présenter devant 1 200 personnes son nouveau film, Le Dernier Souffle. 

Si la Ville déploie les grands moyens pour cet événement, il ne fait pas figure d’exception. Le centre dramatique national (CDN), l’une des deux structures occupant le théâtre du Quai, peut aussi compter sur l’accompagnement de la Ville pour cette année qui s’annonce difficile financièrement. « Nous allons perdre 20% de nos fonds disponibles pour le secteur artistique », explique Marcial Di Fonzo Bo, directeur du CDN. L’acteur et metteur en scène franco-argentin était présent lors de la soirée d’ouverture de Premiers Plans. Les mots de Christophe Béchu « m’ont évidemment rassuré. Il nous a affirmé que la Ville sera à nos côtés et que chaque situation sera étudiée au cas par cas », ajoute-t-il.