PSG : Déplacements, vestiaire, mercato… Fin d’année à haut risque
Nasser Al-Khelaïfi a beau trouver ce qu’il lit ou entend «parfois ridicule», le fait est que le bateau parisien tangue. «Nous ne nous laissons pas affecter du tout», a-t-il martelé en début de semaine dans les pages de L’Équipe , à Budapest, rappelant que «la transformation et le changement prennent du temps. Cela demande de la patience et de la persévérance, pas de la panique sauvage lorsque les choses ne se passent pas toujours comme vous le souhaitez ou que le vent souffle». Sauf que le vent souffle fort. Et qu’il pourrait se transformer en tempête dévastatrice si les résultats se mettaient à vaciller.
Or, Luis Enrique et ses joueurs s’avancent vers un calendrier aussi chargé que salé d’ici à la fin de l’année. À commencer par ce déplacement à Auxerre ce vendredi (21h), en ouverture de la 14e journée de Ligue 1. Certes, les promus bourguignons n’ont, a priori, pas vocation à jouer les premiers rôles. Sur le papier. Sauf qu’ils ont remporté cinq de leurs six matchs à l’Abbé-Deschamps jusqu’ici. Seule l’AS Monaco l’a emporté à Auxerre (0-3, 14 septembre). Emmenée par la sensation Hamed Traoré (6 buts), l’AJA vendra chèrement sa peau. D’autant que les Parisiens auront peut-être la tête en Autriche.
Salzbourg, l’objectif numéro 1
Avec seulement quatre points pris en cinq matchs, ils sont en effet dans le rouge en Ligue des champions. Victoire impérative mercredi, lors de la sixième journée de C1. Ce sera sans Ousmane Dembélé, suspendu. À voir si ce dernier sera de nouveau sur le banc pour préparer Salzboug, comme ce fut le cas contre Nantes (1-1). À moins que ce soit une autre raison qui a poussé Luis Enrique à s’en passer… Certaines sources évoquent des relations tendues. D’ailleurs, les sources sont très loquaces en ce moment.
On parle d’un vestiaire qui s’éloigne de son entraîneur espagnol, d’un mécontentement grandissant. Les noms de Dembélé, Bradley Barcola ou Fabian Ruiz ont été cités. Nul doute que Randal Kolo Muani, Milan Skriniar ou Gigio Donnarumma ne sont, pour diverses raisons, pas les plus grands fans de l’Asturien. «C’est curieux… Le vestiaire est magnifique, exceptionnel, avec un très haut niveau humain, le niveau professionnel est excellent, j’ai souvent chanté les louanges de l’équipe. Je ne vais pas répondre aux rumeurs et aux mensonges. Ce n’est pas à moi de venir pour justifier ceci ou cela. Encore une fois, l’équipe est vraiment magnifique», martèle Luis Enrique, assurant que la saison est jusqu’ici «très bonne. La version de moi-même me plaît, j’adore».
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Ces problèmes feront qu’on va s’améliorer. Il n’y a rien de mieux pour se dépasser que de souffrir et avoir du mal à gagner les matchs.
Luis Enrique
Adepte du contre-pied, «Lucho» admet que le PSG «a commis des erreurs, on les a analysées tout au long de la saison. Je vois une progression importante dans l’équipe, je trouve même positifs les problèmes rencontrés en C1 parce que ça ne représente pas la réalité de ce que je vois de l’équipe. Ces problèmes feront qu’on va s’améliorer. Il n’y a rien de mieux pour se dépasser que de souffrir et avoir du mal à gagner les matchs. Pour le reste, ce que je vois, ce que transmettent les joueurs à l’entraînement, c’est positif», promet Luis Enrique.
La question est de savoir si ce brouhaha est appelé à se tasser avec quelques bons résultats, notamment en C1, ou si le mal est plus profond. Une chose est sûre : tout le monde n’est pas mécontent à Paris. À commencer par les joueurs qui ont ou vont prolonger, comme Achraf Hakimi et Vitinha. «Lucho» va aussi prendre deux ans de plus, lui dont Nasser Al-Khlelaïfi répète à l’envi qu’il est appelé à rester aux commandes du navire parisien. Et ce même en cas de sortie de piste prématurée en Ligue des champions. «NAK» avait tout de même fait «sauter» Laurent Blanc en juin 2016 après une saison record sur la scène nationale, un quart de finale de C1 et… une prolongation en février.
Un arrière-goût d’Espagne en 2022
Une chose est sûre : on a bien souvent l’impression de revivre le 8e de finale de Coupe du monde entre l’Espagne et le Maroc à Paris. Avec le PSG dans le rôle de la Roja de Luis Enrique, évidemment. Le nul face à Nantes ? Une caricature. La méthode Luis Enrique pose question. Ne vous y trompez pas, l’ancien entraîneur du Barça mourra avec ses idées, il n’a pas l’intention d’en changer, de dévier d’un pouce. Et ce même si certaines sources invitent à penser qu’il a mis de l’eau dans son vin face au vestiaire ces derniers jours.
Pour lui aussi, la fin d’année arrive en forme de test. Après Auxerre et le tournant à Salzbourg, Paris recevra Lyon, seul match au Parc d’ici à la trêve. L’occasion pour le Collectif Ultras Paris de manifester son mécontentement au sujet des velléités du club de quitter l’enceinte de la Porte de Saint-Cloud ? Toujours est-il que l’OL a de la qualité. Ensuite, le PSG défiera Monaco, actuel troisième au classement de Ligue 1, à Louis II. Un match avancé de la 16e journée, histoire de faire de la place au Trophée des champions du 5 janvier à Doha, une affiche entre… Paris et Monaco. Enfin, le club de la capitale n’a pas eu la main plus heureuse au tirage de la Coupe de France qu’à celui de la C1, avec un déplacement à Lens en 32es de finale.
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Un projet en question ?
Évidemment, tout n’est pas forcé de mal se passer. Le Paris Saint-Germain est peut-être sous-dimensionné pour Arsenal, l’Atlético, le Bayern et les autres gros bras de la Ligue des champions. Il n’en reste pas moins surdimensionné pour le reste de la meute en championnat de France. Charge à Marquinhos et compagnie de le montrer dans les semaines à venir, avec ces cinq matchs dont quatre loin de leurs bases. Et notamment celui de Salzbourg. Sans quoi, malgré les beaux discours, on serait tenté de se dire que le «projet» a déjà du plomb dans l’aile. À en croire les nombreux sièges vides au Parc ces dernières semaines, certains se posent des questions.
Si le mal n’est pas déjà fait à ce moment-là, le mercato pourrait aider à remonter la pente. «On est toujours ouverts à l’idée d’améliorer l’effectif», rappelle «Lucho», alors que RMC fait état d’un intérêt renouvelé pour Victor Osimhen. En attendant, Luis Enrique devra se montrer créatif et donner de l’efficacité en intraveineuse à des joueurs qui en manquent. Le retour de Gonçalo Ramos pourrait faire du bien. Dans un autre registre, celui de Lucas Hernandez aussi. Premier test à Auxerre, ce vendredi. Ensuite, les Rouge et Bleu seront sur le pont tous les trois jours d’ici à la trêve. «Cette saison a très bien commencé et l’objectif est de terminer de la même façon. On attaquera ces derniers matchs en 2024 avec beaucoup d’enthousiasme». Il faudra au moins cela pour passer les fêtes au chaud. Plutôt que sur le gril...