Que faut-il voir pendant la folle semaine de la «Art Week Paris» ?

  • Offscreen, l’image d’hier et de demain. Retour au Grand Garage Haussmann, 43-45 rue de Laborde (8e) à côté de l’église Saint-Augustin, jusqu’à dimanche pour cette 3e édition d’Offscreen, le rendez-vous installations, images fixes et en mouvement. C’est la dernière fois que ce salon cofondé par Julien Frydman et Jean-Daniel Compain en 2022 se tient dans ce bâtiment brutaliste à la façade Art déco avant sa transformation (accès gratuit). Après Anthony McCall en 2022, Offscreen célèbre cette année, tout en haut de cette spirale à la Blade Runner, la réalisatrice belge Chantal Akerman, disparue en 2015 : la Marian Goodman Gallery présente La Chambre, 1972, film elliptique et sensuel qui était dans sa rétrospective de Bozar à Bruxelles mais pas dans celle du Jeu de Paume actuellement, « Chantal Akerman : Travelling ». Un public jeune et pointu se presse pour découvrir The Washington Monument Project : The Red Pyramid, (1980), performance mystique de Lita Albuquerque, entre Land Art et Light and Space, le courant incarné par James Turrell, et présentée par La Patinoire royale, la galerie bruxelloise de Valérie Bach.
  • Design Miami au plus beau de Paris : Tous les Américains et leurs décorateurs étaient au rendez-vous, mardi 15 octobre, pour cette deuxième édition réunissant les meilleurs du design (30 exposants dont 5 nouveaux), dans l’écrin de boiseries XVIIIe de l’hôtel de Maisons, l’ancien hôtel Pozzo di Borgo où vécut Karl Lagerfeld, au 51 rue de l’Université (7e). Cette adresse, à l’image du Paris historique, fait beaucoup pour séduire les collectionneurs de ce salon initié par le promoteur immobilier Craig Robins en 2005 à Miami et qui se tient aussi à Bâle, en juin. Ces deux dernières sont en perte de vitesse, face à la montée en puissance de la capitale française, haut lieu depuis toujours des Arts décoratifs. La qualité cette année est montée encore d’un cran : de la salle à manger des sculpteurs Claude et François-Xavier Lalanne (650.000 euros à la Galerie Mitterrand qui a reçu le prix de la meilleure pièce historique), aux nouvelles pièces de Ronan Bouroullec en verre coulé, après son travail à la chapelle Saint-Michel de Brasparts aux monts d’Arrée, dans le Finistère (42.000 euros, la table basse, chez Kreo), au mobilier très chic de Royère chez Aline Chastel Maréchal.
James Turrell incarne le courant Light and Space, actuellement exposé chez Gagosian au Bourget. Thomas Lannes/Courtesy the artist and Gagosian

  

  • Asia Now, la percée vers l’Asie méridionale : Dix ans déjà pour cette foire pionnière créée par Alexandra Fain qui a investi depuis trois ans la Monnaie de Paris. Espace prestigieux dont la configuration labyrinthique oblige aussi à installer deux tentes, l’une dans la cour centrale et l’autre, nettement moins bien placée, au fond du bâtiment historique. Centrée sur la Chine, au moment de son expansion, elle s’est ouverte, depuis, à d’autres continents, de l’Asie centrale à l’Asie du Pacifique et même jusqu’à l’Asie méridionale. Cette année, l’entrée du Pakistan est une première. On la doit à la tête chercheuse Anissa Touati, curatrice entre Occident et « Sud global » (0 Art Space Gallery de Lahore, avec le tableau en quatre panneaux, paysages en lapis-lazuli, par Hamra Abbas, à 35.000 dollars). Les plus curieux n’ont pas manqué, caché à gauche à l’entrée, l’ode au Gange, fleuve sacré devenu poubelle, transcendé dans l’immense panneau fait à partir des déchets de la rivière, de l’artiste du Bangladesh, Bishwajit Goswami, 43 ans (10.000 euros). Il a été révélé par la Brihatta Art Foundation créée à Dacca dans une ancienne tannerie, au cœur historique de la ville, par un duo quarantenaire très investi dans son pays.

  

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