JO - Boxe : après Oumiha, Bilal Bennama s’incline aussi en finale et rate la médaille d’or
La boxe française en termine ses Jeux olympiques sans aucune médaille d'or olympique. Billal Bennama, malgré 16.000 spectateurs en fusion et derrière lui, n'a pas réussi à franchir la dernière marche. La plus belle et convoitée. Mais surtout la plus dure. Et jeudi soir, le Français a logiquement subi la domination de l'Ouzbek Hasanboy Dusmatov par décision unanime chez les -51 kg. Déjà battu par le même adversaire en finale des Mondiaux l'an dernier, par arrêt de l'arbitre, le Toulousain a manqué de trop de petites choses pour espérer une autre issue. Son adversaire était plus fort. Victoire logique.
Avec ce résultat, la boxe française conclut ses JO par trois médailles. Deux en argent (Bennama, -51 kg et Oumiha, -63,5 kg) et une en bronze (Aboudou, + 92 kg), sans rien du côté des féminines, la grande déception de cette quinzaine. Après le fiasco de Tokyo en 2021 (0 médaille) et la réussite de Rio en 2016 (6), cette moisson 2024 est correcte, à défaut d'être inoubliable. Sans aucun titre olympique, comme avec Mossely et Yoka il y a huit ans, le parcours à Paris manquera forcément d'un grain de folie.
Pendant tout le combat, malgré une Marseillaise et des « Billal » à foison entonnés par des supporters en feu et des drapeaux français disséminés dans toutes les tribunes du court Philippe Chatrier, le boxeur de Blagnac en banlieue toulousaine n'a jamais été en mesure d'emballer la rencontre. Avec deux rounds perdus d'entrée de jeu, face à un Ouzbek qui avait pris le centre du ring et qui s'est montré plus entreprenant, sûr de sa stratégie en réduisant la distance envers un Français plus grand, l'issue du combat n'a pas provoqué un immense suspense.
Il en fallait plus pour inverser la tendance. Ce que Bennama n'a pas réussi à faire. Est-ce dû à ses blessures à l'arcade subies en demi-finale ? Au combat de l'an dernier où il a été mis au tapis après 50 secondes d'échanges et arrêté par l'arbitre ? Toujours est-il que le Français, éliminé dès le premier tour à Tokyo en 2021, ne s'est pas montré assez entreprenant pour séduire les juges.
« Je ramène une belle médaille d'argent et je suis satisfait, avoue-t-il, heureux du devoir accompli devant ses proches, après son combat et face à un public acquis à sa cause. J'ai fait une très belle médaille chez moi à Paris. Dès que je suis rentré sur le ring, j'en ai eu plein les yeux. Je m'en souviendrais à vie. Cette ambiance indescriptible m'a poussée. » Pas suffisamment pour mettre à mal un Hasanboy Dusmatov (31 ans, 1,56 m), champion olympique au Brésil chez les -49 kg, sûr de sa boxe qui n'a cessé de faire peur au Français avec son direct du gauche. « Je serai là à Los Angeles », assure le Toulousain de 26 ans, déjà tourné vers l'avenir.