Le possible cadeau d'un avion à Donald Trump par le Qatar pour remplacer Air Force One fait polémique
Un cadeau qui embarrasse. La polémique enfle, lundi 12 mai, aux Etats-Unis, autour d'un avion en passe d'être offert pour l'usage officiel de Donald Trump. Il s'agit d'un Boeing 747-8 Jumbo, d'une valeur estimée à 400 millions de dollars (360 millions d'euros) par les experts.
Selon la chaîne ABC, qui cite des sources proches du dossier, l'annonce de ce cadeau XXL doit être faite lors de la tournée de Donald Trump au Moyen-Orient, de mardi à vendredi, qui prévoit une escale au Qatar. Un porte-parole de l'ambassade de l'émirat à Washington, Ali al-Ansari, a cependant affirmé dans un communiqué qu'"aucune décision n'a été prise" : "Le possible transfert d'un avion pour utilisation temporaire en tant qu'Air Force One est actuellement en discussion entre les ministères qatarien et américain de la Défense", nuance-t-il.
Sans mentionner le Qatar, le président américain a évoqué sur son réseau Truth Social un "cadeau", fruit d'une opération "tout à fait publique et transparente" au bénéfice du ministère de la Défense. Selon lui, cet appareil "gratuit" doit "remplacer temporairement" les deux vieillissants Air Force One, les avions présidentiels américains, des Boeing 747-200B entrés en service en 1990. Depuis son retour au pouvoir, Donald Trump a plusieurs fois pesté contre leurs coûts de maintenance importants.
Boeing accumule les retards
Boeing avait promis en 2018 de livrer deux nouveaux appareils à l'administration américaine avant fin 2024, mais l'entreprise aéronautique américaine, empêtrée dans des problèmes économiques et de qualité de production, accumule les retards. Mécontent, Donald Trump avait suggéré en février que le nouvel avion présidentiel pourrait venir "d'un autre pays".
Ce cadeau pose la question de potentiels conflits d'intérêt, d'autant que la Constitution américaine interdit aux dépositaires de l'autorité publique d'accepter des cadeaux "de la part d'un roi ou d'un prince d'un Etat étranger". D'après ABC, l'administration Trump considère que l'opération est légale. Des sources au sein du ministère de la Justice et de la Maison Blanche arguent notamment que le cadeau serait offert non pas à un individu en particulier, mais à l'Armée de l'air, et qu'aucune faveur ne serait accordée en échange.
Néanmoins, selon les médias américains, Donald Trump pourrait continuer à utiliser le nouvel avion après avoir quitté ses fonctions, si la propriété en est transférée de l'Armée de l'air à sa fondation. Contactée par l'AFP, la Maison Blanche n'a pas répondu dans l'immédiat.