Formule 1 : Piastri pour enfoncer le clou au championnat, Ferrari remonte la pente... 5 questions avant le Grand Prix de Hongrie
Piastri peut-il prendre le dessus sur Norris ?
Sur les terres de sa première victoire en Formule 1 il y a un an, Oscar Piastri compte bien accentuer sa domination au championnat sur son équipier Lando Norris (16 points d’avance). Les deux pilotes McLaren, lancés dans un duel fratricide pour le titre, sont dans des dynamiques opposées. Après deux victoires consécutives du Britannique entre l’Autriche et Silverstone, on pensait les mauvais jours du natif de Bristol derrière lui. Que nenni, ses vieux démons n’ont pas mis longtemps à ressurgir à Spa-Francorchamps, en Belgique le week-end dernier.
D’abord en qualifications sprint où l’Anglais a concédé près de six dixièmes de secondes sur son voisin de garage australien, permettant à Verstappen de s’intercaler. La pole position signée pour le Grand Prix le samedi après-midi n’a pas été convertie le lendemain, la faute à un départ lancé mal géré. Norris a choisi d’accélérer très rapidement après que la voiture de sécurité a éteint ses feux, ce qui n’a pas surpris Piastri et l’a rendu très vulnérable au freinage du virage des Combes dans le premier tour de course. L’Australien ne s’est pas privé de prendre la tête, qu’il n’a plus lâchée.
On peut quand même accorder au pilote de la voiture numéro 4 qu’il a connu un problème de batterie, le ralentissant un peu dans la ligne droite et facilitant donc la prise de pouvoir de son coéquipier. Un souci sur le système de récupération d’énergie qui pourrait être lié à la relance de course trop hâtive du Britannique, qui a beaucoup sollicité sa batterie avant même que le Grand Prix ne soit officiellement lancé. Lando Norris ne peut plus se permettre ce genre d’erreurs, qu’il commet bien trop souvent, car Piastri, bien que légèrement moins rapide de manière générale, est presque toujours irréprochable.
Verstappen reste chez Red Bull... mais jusqu’à quand ?
«Je peux confirmer que Max Verstappen pilotera pour Red Bull en 2026», par ces mots sans équivoque, Helmut Marko avait déjà tué tout suspense quant à l’avenir de son pilote fétiche. Le responsable de la filière des jeunes talents de Red Bull tente de faire tenir la maison autrichienne debout après l’annonce fracassante du limogeage de son rival en interne Christian Horner, patron de l’équipe depuis ses débuts en 2005.
Le principal intéressé a confirmé en conférence de presse ce jeudi qu’il restait au sein du Taureau ailé : «je pense qu’il est temps de mettre fin à toutes les rumeurs. Pour moi, c’était toujours assez clair que je restais». Le Néerlandais a poursuivi en expliquant que «c’était le sentiment général dans l’équipe car nous sommes toujours en discussion sur ce que nous pourrions faire avec la voiture et quand vous ne restez pas, vous arrêtez de parler de ce genre de choses. Et je ne l’ai jamais fait».
Ce lundi, une information de Motorsport allait dans le sens d’Helmut Marko. Le média spécialisé affirmait alors que «Max Verstappen ne pouvait plus activer sa clause de sortie de Red Bull pour 2026» . Le quadruple champion du monde devait se situer en dehors du podium du championnat à la trêve estivale pour pouvoir rejoindre une autre équipe sans que Red Bull ne puisse rien faire. Sauf que le Néerlandais est actuellement troisième et ne peut pas être dépassé ce week-end en Hongrie, le quatrième Russell étant à plus de 25 points de Verstappen (28 exactement), soit l’équivalent d’une victoire.
Verstappen a donc confirmé qu’il restait chez Red Bull pour 2026 mais n’a rien dit sur les années suivantes, laissant planer un certain doute. Le quadruple champion du monde laisse la porte ouverte à un départ en 2027 si l’écurie autrichienne manque sa transition réglementaire, ce qui pourrait bien arriver tant elle fait face à un gros défi : produire son propre moteur avec l’aide de Ford... qui n’a pas mis les pieds en Formule 1 depuis plus de vingt ans.
Passer la publicitéJusqu’où Ferrari va-t-elle remonter la pente ?
Cinq podiums dont quatre sur les six dernières courses, voilà un bel indicateur du regain de forme de Ferrari et surtout de Charles Leclerc. Même si le cheval cabré est encore à des années-lumière des performances de McLaren, il s’impose petit à petit comme la deuxième force du plateau, luttant toujours avec un Max Verstappen coriace dans sa Red Bull. Le Monégasque évolue à un niveau très satisfaisant et commet peu d’erreurs, empochant presque à chaque fois le maximum de points possible.
Ferrari a apporté plusieurs évolutions depuis le Grand Prix d’Espagne début juin. La dernière est une refonte de la suspension arrière, qui a bien aidé Leclerc et Hamilton à mieux contrôler leur monoplace à Spa-Francorchamps. Le Britannique a quand même commis une bourde de trop dans chacune des deux séances de qualifications. Des difficultés d’adaptation pas encore totalement surmontées mais qui se voient de moins en moins, en témoigne sa belle remontée du dimanche, de la 18e à la 7e position.
Cerise sur le gâteau, Ferrari a prolongé Frédéric Vasseur, le directeur de l’équipe, pour plusieurs saisons. Le principal intéressé s’est dit «reconnaissant» avant de préciser que «ce renouvellement n’est pas seulement une confirmation, c’est un défi qui nous pousse à continuer de progresser, à rester concentrés et à tenir nos engagements».
Le mois dernier à Silverstone, Benedetto Vigna, le PDG du cheval cabré, avait vendu la mèche en affirmant que des discussions étaient en cours pour prolonger le contrat du Français : «Fred est notre team principal. Nous sommes en juillet et nous discutons de manière positive. Il y a de la confiance et nous avons le temps».
Cette prolongation envoie un bon signal extérieur, la Scuderia mise enfin sur la stabilité, qui est souvent la recette du succès en F1. Le vrai test, pour Vasseur, sera le virage vers les réglementations de 2026. S’il est manqué, nul doute que la pression deviendra rapidement insoutenable pour l’ancien patron d’Alfa Romeo.
Passer la publicitéMercedes peut-elle rebondir au Hungaroring ?
Depuis la victoire de George Russell à Montréal à la mi-juin, les Mercedes ont comme disparu des radars. Les flèches d’argent ont même «régressé» selon le Britannique. Le pilote de la voiture numéro 63 n’a pu faire mieux que cinquième en Autriche et en Belgique alors qu’il a connu une course cauchemardesque à domicile à Silverstone, conclue au dixième rang.
Après le difficile week-end de Spa-Francorchamps, Russell a appelé à «une grosse réunion cette semaine avec tous les ingénieurs et les concepteurs, pour essayer de comprendre les choix qu’on a faits ces dernières semaines ou ces derniers mois, et pourquoi on a régressé. On espère des améliorations pour la Hongrie».
Pendant que la firme à l’étoile perd du terrain dans la hiérarchie, son jeune pilote Kimi Antonelli est de plus en plus en difficulté. L’Italien a connu divers abandons depuis son podium au Canada, qu’ils soient mécaniques ou liés a des collisions en piste. Son écart de performance avec son équipier est sensiblement le même qu’en début de saison mais comme leur monoplace est moins rapide, les contre-performances s’enchaînent.
En Hongrie, Mercedes espère donc rebondir après avoir «fait un pas en arrière». Les fortes chaleurs de Budapest ne risquent pas d’aider leur voiture, qui fonctionne mieux lorsque les températures sont fraîches, comme à Montréal. George Russell et Kimi Antonelli semblent condamnés à un exploit pour faire mieux qu’un top 5. La pluie attendue dimanche pourrait bien rebattre les cartes.
La malchance va-t-elle lâcher Hadjar ?
Bon dernier en Belgique à cause d’un problème mécanique, abandon à Silverstone après avoir percuté Antonelli sous une pluie battante, 12e en Autriche et 16e à Montréal. Isack Hadjar a enchaîné quatre courses consécutives hors des points, une première dans sa jeune carrière en F1. Le Français n’est pas dans une très bonne dynamique comptable mais performe en réalité toujours aussi bien.
S’il a peut-être eu un léger coup de mou après l’euphorie des superbes Grand Prix de Monaco et de Barcelone conclus à la sixième et septième places, Hadjar continue de dominer son coéquipier Liam Lawson en qualifications. Il a devancé le Néo-Zélandais dans les deux séances en Belgique et a marqué deux points dans le sprint.
Le tricolore n’a tout simplement pas pu se battre le lendemain, «j’ai eu un souci avec la voiture, mais je ne peux pas en dire beaucoup plus. C’est très, très frustrant. Ça m’a rendu non compétitif et je perdais du temps à chaque tour, de façon constante», a précisé le pilote Racing Bulls de 21 ans. À Silverstone, c’est bien lui qui a percuté Antonelli avant de finir dans le mur de pneus mais à sa décharge, la visibilité était presque nulle. En Hongrie, si la mécanique laisse Hadjar tranquille, il pourrait bien refaire parler de lui, en positif cette fois.