« Il y en a marre, il faut que la sanction soit exemplaire ! » : après son coup de sang envers l’arbitre, que risque Paulo Fonseca ?

Paulo Fonseca est dans l’œil du cyclone. Lors du succès dans la douleur de « son » Olympique Lyonnais dimanche face à Brest (2-1), dans le cadre de la 24e journée de Ligue 1, le technicien portugais a complètement vrillé dans les dernières minutes, en se montrant (très) virulent verbalement et physiquement envers l’arbitre du match Benoît Millot. Un excès de colère déclenché après que « l’homme en noir » a décidé d’exclure l’ancien coach lillois, pénible sur son banc de touche tout au long de la rencontre.

En première période, Fonseca a d’abord récolté un carton jaune pour protestation, avant, donc, de déraper dans les ultimes secondes, suite à un arbitrage vidéo vérifiant un possible penalty pour les Bretons, qui auraient pu arracher le match nul. Irrité par l’appel de la VAR, le Lusitanien a, dans la foulée, été évincé de la pelouse par monsieur Millot, avant que celui ne reçoive les foudres du coach de l’OL. Ce dernier est alors venu poser son front sur celui de l’arbitre, mimant un coup de boule. L’homme de 51 ans a, par la suite, été escorté hors du terrain, fou de rage.

Jusqu’à 7 mois de suspension

Suite à son attitude violente et intimidante, Fonseca risque (très) gros. En se rapprochant aussi près de l’arbitre, tout en ayant un comportement provoquant, l’ex-entraîneur de l’AC Milan pourrait être suspendu jusqu’à... 7 mois, si l’on se fit aux écrits officiels de la Ligue de football professionnel. Ce qui serait synonyme de fin de saison pour le coach lyonnais. « Est intimidant, tout propos, geste et/ou attitude susceptible d’inspirer de la peur ou de la crainte. Est menaçant, tout propos, geste et/ou attitude exprimant l’idée de porter préjudice à l’intégrité physique d’une personne. Toute menace de mort constitue une circonstance aggravante dont il devra être tenu compte dans la détermination du quantum de la sanction. »

La sentence du Portugais pourrait donc varier, selon le rapport de Benoît Millot. Pour rappel, en 2016, le Monégasque Nabil Dirar avait également vivement contesté une décision de l’arbitre Tony Chapron avant que les deux hommes ne se retrouvent tête contre tête. Une prise de bec qui avait valu, à l’époque, huit matches de suspension au Marocain. Réalisant l’ampleur de la gravité de son coup de sang, le technicien lyonnais s’est empressé de s’excuser à l’issue du coup de sifflet final, afin d’atténuer les braises d’entrée de jeu. « Je m’excuse pour ce geste, je ne dois pas faire ça. Le football nous fait faire des gestes pas corrects, je m’excuse », a reconnu Fonseca, le visage pâle, alors que la scène faisait, déjà, le tour des réseaux sociaux et du football français.

Venir au contact de l’arbitre, car ce n’est pas juste tête contre tête, ce n’est juste pas possible, il n’y a aucun sport où on voit ça ! Je sais qu’il y a eu contact.

Olivier Lamarre, porte-parole du syndicat de l’arbitrage français

À tel point que le porte-parole du syndicat de l’arbitrage français Olivier Lamarre, a réagi sèchement à cette nouvelle polémique auprès de RMC Sport. « Il faut croire que monsieur Fonseca a été le seul acteur du foot pro cette semaine à ne pas avoir compris qu’il fallait respecter l’arbitre. C’est le seul qui n’ait pas entendu que la ministre s’est exprimée, le président de la FFF, de la LFP aussi. Il y a eu des sanctions à Marseille. On croit rêver !».

«On doit, en étant professionnel, être exemplaire. Il y a des enfants, des adultes du monde amateur, qui pensent que c’est autorisé de faire ça après. Il y en a marre ! D’habitude, on laisse faire les commissions mais il faut que les sanctions soient exemplaires ! Venir au contact de l’arbitre, car ce n’est pas juste tête contre tête, ce n’est juste pas possible, il n’y a aucun sport où on voit ça. Je sais qu’il y a eu contact », affirme le dirigeant.

Reste à savoir maintenant si la commission de discipline entendra et prendra en compte les regrets du natif de Nampula. Ce qui est sûr, c’est que cette suspension à venir devrait être du même acabit que les 15 matches fermes décernés au président de l’Olympique de Marseille Pablo Longoria. Une sanction de poids en réponse aux suspicions de « corruption » au sein de l’arbitrage français, de l’Espagnol, la semaine dernière. Une énième affaire entre les « hommes en noir » et les clubs français, qui met en exergue les fortes tensions entre les deux partis. Le torchon continue, intensément, de brûler.