Ce mercredi soir, le syndicat de police Alliance a exprimé via un communiqué sa profonde colère. Les cinq individus suspectés d’avoir tabassé un policier de la BAC à Tourcoing le 11 septembre, ont été libérés. Tous, avaient été mis en examen trois jours après les faits. Ce jeudi matin, le ministre de l’Intérieur s’est exprimé sur le sujet en déclarant avoir «compris l’incompréhension d’un certain nombre de policiers», rapporte CNews. Avant d’ajouter : «Si on veut stopper ces lynchages, ces agressions qui se multiplient vis-à-vis de nos forces de l’ordre, il faut aussi que la justice soit la plus ferme possible.»
D’après le syndicat Alliance, trois suspects, majeurs, avaient déjà été libérés à l’issue de leur garde à vue. Ce mercredi soir, les deux individus restant, un majeur et un mineur, ont été présentés devant le juge des libertés et de la détention. «À l’issue des deux débats contradictoires», ils ont tous les deux été placés sous contrôle judiciaire strict, précise le parquet.
Passer la publicitéLe parquet de Lille va faire appel
Le mineur a «l’interdiction de paraître à Tourcoing, de porter une arme, d’entrer en contact avec les autres co-mis en examen, d’entrer en contact avec les victimes, l’obligation de suivre une formation ou d’avoir un emploi, de répondre aux convocations de la PJJ et de respecter les conditions d’un placement en centre éducatif renforcé». Le second mis en cause, majeur, a les mêmes restrictions, avec en plus, l’obligation de fixer sa résidence dans le ressort de Valenciennes et répondre aux convocations du contrôleur judiciaire, détaille le parquet de Lille qui ajoute faire appel de la décision concernant le majeur.
Le jour des faits, la victime avait été rouée de coups par plusieurs individus et souffrait notamment de contusions et d’hématomes au visage, ainsi que d’une dent cassée et du nez cassé. Face à ce lynchage, le syndicat Alliance appelle Sébastien Lecornu à «prendre position» sur la proposition de lois de Gérald Darmanin, à savoir, une peine minimale pour les infractions envers les forces de l’ordre, précise au Figaro Yohan Maras, délégué syndical à Alliance.
Mobilisation à Tourcoing
«Le message qui est renvoyé est juste dingue!», déplore le fonctionnaire ce jeudi matin. Le jour des faits, le policier avait été dépêché sur les lieux pour une affaire de vol. Plus tôt dans la journée, un adolescent s’était plaint qu’un groupe lui avait dérobé sa trottinette. Mobilisé sur place, le membre de la BAC avait identifié le voleur et procédait à l’interpellation, mais les suspects lui étaient alors «tombés dessus», expliquait une source policière. Roué de coup, il avait été extirpé in extremis par ses collègues, quelques secondes après. Les forces de l’ordre réclamaient déjà de la part de la justice «une réponse ferme».
Le syndicat appelle à une «mobilisation massive» au commissariat de Tourcoing, à partir de vendredi midi, pour exprimer leur soutien au policier agressé. «Les ministres et les politiques nous promettent la fermeté. Mais les décisions judiciaires envoient un tout autre message : lyncher un policier ne coûte presque rien», écrivent les fonctionnaires.