Un effort doit encore être fourni au Parlement pour que le budget 2025 puisse enfin achever sa longue route, a reconnu ce dimanche matin la ministre déléguée aux Comptes publics. Interrogée au micro de BFMTV, Amélie de Montchalin est revenue sur la copie votée par les sénateurs, en première lecture, ce jeudi après-midi. Celle-ci devra encore être travaillée pour que les élus puissent toper lors de la commission mixte paritaire (CMP) attendue cette semaine, a-t-elle noté.
La ministre a rappelé les grandes orientations du gouvernement pour le budget 2025, dont la nécessaire réduction du déficit public, ou l’absence de nouveaux impôts pesant sur les classes moyennes et populaires. «Il faut donc faire des économies», a-t-elle ajouté. Les attentes des oppositions, dont le Parti socialiste, doivent aussi être prises en compte, l’exécutif n’ayant plus une majorité suffisante. Or, si le budget du Sénat «remplit la condition de faire des économies, manifestement, il ne remplit pas la condition d’être le budget du compromis». En d’autres termes, il ne pourra satisfaire les attentes des députés, y compris de gauche, à qui le premier ministre François Bayrou a donné des gages, dans une lettre, pour éviter qu’ils votent une motion de censure.
À la place, le texte final devra donc comporter certaines mesures promises aux élus, dont l’augmentation des moyens pour l’hôpital, des dispositifs sur les rachats d’action ou la taxe sur les transactions financières, ou les postes d’enseignants qui avaient été supprimés dans la version portée à l’origine par Michel Barnier. Le projet de loi de finances «ne sera pas le budget de la droite, le budget de la gauche, le budget du centre, mais le budget du pays», a nuancé la ministre.
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Reste à savoir si les sénateurs et les députés parviendront à se mettre d’accord sur une version commune, en CMP. Se posera ensuite, le cas échéant, la question de la manière dont le projet de budget sera adopté, dans une Assemblée nationale éclatée. Interrogée sur ce point, Amélie de Montchalin s’est montrée prudente. «La méthode, on la verra au fur et à mesure. [...] Chaque chose en son temps», a-t-elle déclaré, jugeant toutefois que l’usage de l’article 49.3 pour faire passer le budget n’était «pas du tout automatique». Et d’espérer que sa «nouvelle méthode politique», fondée sur le dialogue et le compromis, permettra à l’équipe constituée par François Bayrou d’éviter de subir le même sort que celle de Michel Barnier, qui avait chuté sur le budget de la sécurité sociale, en fin d’année dernière.