Après plusieurs semaines de sécheresse, les premières pluies estivales peuvent transformer les routes en véritables patinoires. C’est dans le Puy-de-Dôme, sur la D941 entre Bromont-Lamothe et Pontgibaud légèrement en altitude, que Michel 83 ans (79 ans au moment des faits) a été victime de ce phénomène en octobre 2019. «Il faisait très chaud et ensuite il y a eu une pluie, une pluie du genre brumeuse», se souvient-il.
Ce sont les conditions typiques au «verglas d’été», soit le résultat de l’accumulation de particules sur le bitume – résidus de pneus, hydrocarbures et poussières – qui, au contact d’une pluie fine, forment une pellicule glissante invisible. «Je roulais à 70 km/h à l’heure en sortant de l’autoroute. Il y avait une descente pas très importante, grande courbe, et d’un seul coup... l’arrière est parti tout seul», raconte Michel avec des souvenirs traumatisants en tête. Son véhicule devenu incontrôlable s’est mis à faire des tourbillons sur la route, avant de heurter les rochers de la voie d’en face. Un demi-tonneau plus tard, sa voiture finie dans le fossé. «Heureusement, il y avait aucune autre voiture sur ma trajectoire», ajoute-t-il.
Un verglas invisible
Contrairement au verglas hivernal (qui laisse des traces blanches), le verglas d’été se repère difficilement. Une légère surbrillance de la chaussée ou des reflets irisés peuvent alerter les conducteurs avertis...mais rien de plus. Bref, « je n’ai rien vu venir : la route semblait simplement mouillée », raconte l’automobiliste du Puy-de-Dôme. D’ailleurs, alors qu’il s’approchait de la zone de l’accident, Michel a croisé une voiture elle-même accidentée. Plus tard, il apprendra que quatre véhicules ont été accidentés le même jour.
Lui s’était juste fait une remarque. « C’est dingue ces gens alcoolisés à 11 h du matin! ». Quelques secondes plus tard, la sortie de route, ce sera pour lui. «Je suis sorti par le toit. D’un seul coup vous conduisez et c’est tellement brutal...». Heureusement, il s’en sort avec quelques petits saignements, mais une grosse frayeur pour sa compagne qui est restée bloquée de longs instants dans la voiture.
Les pompiers ont finalement réussi à la désincarcérer, plus de peur que de mal, le couple ressort le soir de l’hôpital indemne : seule la voiture a été déclarée épave. «Ça glissait tellement... raconte Michel, à tel point que le dépanneur venu voir la voiture, a glissé en descendant de son camion».
Comment réagir avant et pendant une perte d’adhérence ?
Face au fléau, les conseils de préventions sont les mêmes que pour le verglas d’hiver. Il est essentiel de réduire sa vitesse et d’augmenter les distances de sécurité. Anticipez vos freinages en regardant loin devant, afin de ralentir progressivement. Adoptez une conduite souple, évitant tout geste brusque au volant ou sur les pédales. Soyez particulièrement vigilant dans les zones à risque telles que ponts, virages et accès d’autoroute, où le verglas se forme plus facilement. En cas de perte d’adhérence, si l’arrière du véhicule s’échappe (survirage), contre-braquez doucement, lâchez l’accélérateur, freinez progressivement et débrayez ; si c’est l’avant qui dérape (sous-virage), ne braquez pas, relâchez l’accélérateur et freinez franchement pour redresser la trajectoire.