Sonic 3 ne parvient pas à passer la vitesse supérieure

Sonic 2  avait été salué pour ses efforts pour réconcilier fans de la première heure et spectateurs plus jeunes, devenant une agréable surprise dans le genre des adaptations de jeux vidéo. Malheureusement, Sonic 3 échoue à transformer cet essai. Le nouvel opus rétrograde avec une réalisation peu convaincante et un rythme déséquilibré, jugent les critiques.

Dans le dernier film de l’adaptation du jeu vidéo Sega, le hérisson bleu supersonique, accompagné de ses amis Tails et Knuckles, fait face à un nouvel adversaire redoutable : Shadow, un hérisson mystérieux doté de pouvoirs extraordinaires. Alors que Shadow sème le chaos, l’équipe de Sonic doit s’allier à des personnages inattendus pour protéger la planète d’une menace imminente. Premier coup de frein : « ce nouveau volet est, une fois de plus, très laid. Les trois Sonic réalisent en quelque sorte la prouesse inverse de Qui veut la peau de Roger Rabbit ? : parvenir à nous faire oublier qu’ils se déroulent en théorie dans “notre” monde, tant celui-ci y apparaît numérisé, pixellisé, lissé »,assène Augustin Pietron-Locatelli dans sa critique pour Télérama . 

Renaud Baronian, pour Le Parisien , partage le même avis : « Sonic 3 reprend une recette bien éprouvée : un savant mélange entre animation et images réelles. Et se heurte donc aux mêmes écueils : si la première est plutôt réussie, les secondes font peine à voir. Et ne parlons pas des effets spéciaux, ni du scénario. » Mais si le pari de Paramount était de faire un film pensé pour le jeune public, alors il est réussi. Dans la sélection cinéma de la semaine, Le Journal du dimanche  juge « ce divertissement familial plein de bons sentiments et survitaminé remplit son cahier des charges ». 

Jim Carrey, le coup de boost

Si le scénario peine à convaincre, Jim Carrey s’en tire lui avec une bonne appréciation. « La première bonne idée de ce troisième film, c’est de reléguer Sonic à l’arrière-plan. (...)La seconde bonne idée, c’est d’avoir donné la part du lion à Jim Carrey, dans un double rôle : celui du professeur Robotnik et de son propre grand-père », estime Sylvestre Picard pour Première. Pour le critique de Télérama, déçu par les deux premiers films, le troisième opus « relève un peu le niveau. Selon quelle recette ? Assumer sa bêtise, user sans complexe de la blague qui fait mouche, et en prime, un Jim Carrey qui campe cette fois deux personnages ».

Malgré son énergie débordante, le rythme de Sonic 3 est parfois jugé désordonné. Pour Louis Bolla, journaliste à Ouest-France, «le dénouement traîne en longueur. Même si les combats dans l’espace rendent la résolution acceptable, les dernières séquences s’essoufflent pour trouver une issue valable à chaque personnage. » Du côté de La Provence, le troisième opus sur le hérisson bleu est jugé «efficace dans sa partie action, le blockbuster souffre de longueur, avec un ventre mou à mi-parcours. À trop étoffer le nombre de personnages, le scénario peine à développer un arc narratif satisfaisant pour chacun d’eux.»