Après l’Europe souveraine, l’Europe-puissance. Depuis son arrivée à l’Élysée, l’Europe est la colonne vertébrale de la politique étrangère d’Emmanuel Macron, le fil directeur dont tous les autres sujets découlent. Destiné, bien que l’Élysée s’en défende, à relancer une campagne qui patine avant les élections européennes, le nouveau discours de la Sorbonne se voulait aussi le prolongement de celui de 2017, consacré à la souveraineté. À l’époque, le plaidoyer proeuropéen du président français et l’audace de ses propositions avaient pris de court Angela Merkel, le premier partenaire de la France, engagée dans de difficiles négociations pour former une coalition gouvernementale. Mais ses mots sur une Europe «trop faible, trop lente, trop inefficace» avaient par la suite été considérés comme un diagnostic lucide et juste.
Depuis le discours fondateur de 2017, les faits ont donné raison à Emmanuel Macron et conforté son analyse, qui plaidait pour davantage d’autonomie stratégique: le Covid, l’isolationnisme…