Propre, d’Alia Trabucco Zeran: un crime bourgeois

«Je vais vous raconter une histoire et à la fin, quand je n’aurai plus rien à dire, vous me laisserez sortir d’ici.» Ici? C’est une salle d’interrogatoire. Comment Estela est-elle arrivée dedans? Elle a oublié. Mais comme elle le dit elle-même, «cette histoire a plusieurs débuts». Estela bégaie plus qu’elle ne parle. Elle recommence ses phrases, elle se répète. «La fillette meurt.» La fillette de qui? Quand? Où? Pourquoi? «Ne soyez pas impatients.» On ne sait pas si Estela sourit en disant cela, mais on l’imagine. Au fond, il n’y a qu’elle qui connaît la vérité. «J’ai tué, je l’avoue. J’ai tué des mouches et des mites, des poules, des vers, une fougère et un rosier.» La fillette aussi?

La quatrième de couverture de Propre promettait un «roman haletant». C’est réussi. On ne peut pas le lâcher. Alia Trabucco Zeran parvient par une écriture nerveuse à nous saisir à la gorge. On retient notre souffle durant 270 pages. «L’annonce disait: “Cherche employée de maison, bonne présentation, plein-temps”.»

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