Conflit Israël-Iran : l'ambassadeur israélien en France parle d'une "opération" pour débarrasser Israël et le Moyen-Orient "de la menace nucléaire iranienne"
"C'est une opération qui a pour but de nous débarrasser et de débarrasser le Moyen-Orient de la menace nucléaire iranienne et de la menace de ses missiles balistiques", déclare ce lundi sur France Inter Joshua Zarka, ambassadeur d'Israël en France. L'armée israélienne mène depuis vendredi une série de frappes sans précédent sur l'Iran avec l'objectif affiché d'empêcher la République islamique d'obtenir la bombe atomique. L'Iran réplique avec des salves de missiles balistiques et de drones.
Selon Joshua Zarka, il s'agit d'une "opération qui fait partie d'une large guerre" dans laquelle Israël est engagé contre les Iraniens "depuis assez longtemps". L'ambassadeur ne parle donc pas de "nouvelle guerre" et répète : "Nous sommes déjà en guerre avec les Iraniens".
Faire tomber le régime iranien "n'est pas un but officiel"
Joshua Zarka affirme que le but d'Israël est "d'éradiquer totalement tout le programme nucléaire militaire iranien". Un combat qu'Israël est sûr de gagner : "Israël n'aurait pas commencé cette opération si nous n'étions pas sûrs d'aboutir, en réussissant, sans l'aide d'autres pays, seuls, sans l'aide des Américains". Il l'assure, "les opérations offensives se font seulement par Israël. Les Américains nous aident dans la défense".
Les États-Unis qui ont parlé "d'une façon claire sur le fait que le pays savait à l'avance ce qui allait se passer, sans y participer", rappelle l'ambassadeur. "Il y avait eu des discussions assez intenses entre nos deux leaders", souligne l'ambassadeur ajoutant : "Le Premier ministre en a parlé avec le président et ils se sont mis d'accord". Quant à savoir si Israël souhaite aussi se débarrasser du régime iranien en place, Joshua Zarka explique que "ce n'est pas un but officiel de l'opération". "Mais, poursuit-il, si suite à cette opération, le régime venait à tomber, ce serait quelque chose que nous applaudirions".
Israël a le "contrôle complet de l'espace aérien" iranien
Questionné sur la riposte iranienne, "pour être franc, nous pensions qu'elle serait pire que ce qu'elle a été", confie l'ambassadeur qui sait qu'elle va encore durer "un certain temps" puisque "nous sommes au début de cette opération". Interrogé sur la durée, il précise qu'"au début de l'opération, on parlait d'un petit nombre de semaines, ça m'étonnerait que ce soit plus que cela". Joshua Zarka sait toutefois que "les Iraniens ont encore la capacité de tirer des missiles" contre Israël "et ils le font", poursuit l'ambassadeur, "mais nous, Israéliens, savons que l'alternative aurait été pire : permettre aux Iraniens d'avoir la capacité de nous détruire n'était pas une alternative pour nous".
Pour étayer son propos concernant les délais de l'opération, Joshua Zarka souligne qu'Israël a "depuis deux jours" le "contrôle complet de l'espace aérien iranien" ce qui permet à l'armée "d'opérer plus rapidement et plus facilement". "Peut-être que cela va réduire la longueur des opérations et nous permettre de terminer plus tôt". L'ambassadeur assure également que l'armée fait "attention à ne pas cibler les civils mais, ajoute-t-il, c'est une guerre et dans une guerre malheureusement il y a des dommages collatéraux, c'est très triste".
L'Iran présente une "menace imminente" pour Israël
Quant à savoir si une telle opération rassemble la population derrière le Premier ministre Benjamin Nétanyahou, Joshua Zarka est affirmatif : "Une telle opération ressoude la population israélienne, point, pas derrière Nétanyahou". Il explique que cela "fait 40 ans que les Iraniens disent qu'ils veulent nous détruire et 20 ans qu'ils développent la capacité de le faire et pour tous les Israéliens c'est une menace réelle, existentielle" devenue une menace "imminente". C'était donc "clair pour tous les Israéliens qu'il fallait s'en débarrasser. Même si le prix est énorme nous ressentons tous qu'il était temps de le faire", conclut-t-il.