L'ambassadeur d'Iran en France dénonce une attaque "unilatérale, illégale, illégitime" d'Israël

L'ambassadeur d'Iran en France, Mohammad Amin Nejad, dénonce lundi 16 juin sur France Inter une attaque "unilatérale, illégale, illégitime" de la part d'Israël, une "guerre préventive". "L'Iran était dans l'obligation de se défendre", justifie-t-il. L'armée israélienne mène depuis vendredi une série de frappes sans précédent sur l'Iran avec l'objectif affiché d'empêcher la République islamique d'obtenir la bombe atomique, ciblant des centaines de sites militaires et nucléaires iraniens. L'Iran réplique avec des salves de missiles balistiques et de drones.

"Nous ne sommes pas en guerre contre Israël mais notre pays et notre peuple sont victimes d'une attaque unilatérale, sur une base illégale, illégitime qui est une guerre préventive", dénonce Mohammad Amin Nejad. "L'Iran était dans l'obligation de la défense", dit-il, après cette "agression très grave" à l'égard de "l'intégrité territoriale, de la souveraineté nationale iraniennes et de la dignité des Iraniens".

"Nous ne reconnaissons pas Israël"

L'ambassadeur rejette les accusations israéliennes selon lesquelles l'Iran était proche d'obtenir l'arme nucléaire. "C'est une allégation", assure Mohammad Amin Nejad. "L'accès à la bombe atomique était hors de notre agenda pour toujours idéologiquement, religieusement et dans notre culture". Par ailleurs, "on n'a pas quitté la table des négociations" qui devaient reprendre avec les États-Unis. Les discussions reprendront "à partir du moment où Israël arrêtera son agression illégale et illégitime", insiste-t-il.

"Nous ne souhaitons pas de mal à l'ensemble de la population israélienne ni à ce pays", poursuit l'ambassadeur d'Iran en France, mais "nous ne reconnaissons pas Israël". Il rejette la solution à deux États "car ce n'est pas faisable. Avec l'injustice, on ne peut pas construire un pays. Il faut qu'il y ait une éthique et une justice", estime-t-il.

"On est vraiment désolés d'avoir des détenus français"

Sur le sort de Cécile Kohler et Jacques Paris, deux Français détenus en Iran depuis plus de trois ans, l'ambassadeur iranien assure que son pays travaille avec Paris "pour faciliter une libération aussi tôt que possible". La France les considère comme des otages du régime iranien.

"Il y a une justice, il y a des délits qui ont été commis, mais nous travaillons avec la partie française pour faciliter une libération aussi tôt que possible. On est vraiment désolés d'avoir des détenus français en Iran", déclare Mohammad Amin Nejad. "Ils étaient sept [détenus français], par le biais de coopérations, d'interventions de l'exécutif iranien, la justice iranienne a donné le feu vert" pour la libération de certains, a rappelé l'ambassadeur. "On travaille toujours, le dialogue est en cours", a-t-il conclu.