L'eurodéputée Renew Nathalie Loiseau a épinglé samedi «l'extrême droite européenne», notamment «allemande et française», dont certains représentants au Parlement européen sont soupçonnés d'avoir touché de l'argent de la part de la Russie dans le cadre d'un réseau d'influence.
Le scandale est né mercredi après l'annonce par les services de renseignement tchèques du démantèlement d'un réseau financé par Moscou, qui répandait la propagande prorusse sur l'Ukraine via le site Voice of Europe, et étendait son influence «jusqu'au Parlement européen», sans autres détails. Le premier ministre belge Alexander De Croo a évoqué jeudi le cas «de parlementaires touchant de l'argent», sans que leur identité ne soit connue.
On apprend non seulement «qu'un certain nombre de parlementaires européens se sont rendus» auprès de Voice of Europe «pour faire écho à la propagande russe» mais aussi «que certains auraient été rémunérés pour le faire», s'est indignée samedi sur franceinfo Nathalie Loiseau. «Je précise que ces parlementaires qui s'y sont rendus, qui ont été interviewés par Voice of Europe, appartiennent tous à l'extrême droite européenne, allemande et française», a-t-elle assuré.
Corruption plutôt que conviction
«C'est une affaire très grave», a insisté l’eurodéputée, en concédant «un choc mais pas une surprise» car «on sait que la Russie (...) essaye d'influer sur les députés européens». «Le choc, c'est d'apprendre que certains députés auraient cédé à la Russie et surtout auraient cédé non pas par conviction, mais parce qu'ils ont été corrompus», a-t-elle développé.
Le groupe Renew Europe (centristes et libéraux), auquel appartient Nathalie Loiseau, et celui des Verts, ont demandé au Parlement européen l'ouverture d'une enquête interne, à dix semaines des prochaines élections européennes. «Depuis le début de l'année et la préparation des élections européennes, il y a énormément de désinformation et énormément de trolls», a indiqué l'ancienne ministre des Affaires européennes française.
Le but est selon elle de «semer la confusion et le doute sur le rôle de la Russie de l'Ukraine et essayer de pousser un récit selon lequel, finalement, ça ne vaudrait pas la peine de soutenir l’Ukraine, que les sanctions vis-à-vis de la Russie seraient inutiles, voire dangereuses pour l'Europe».