L'ex-président brésilien Jair Bolsonaro subit le 13 avril une opération à l'intestin à Brasilia après avoir été hospitalisé à Natal (nord-est) pour de fortes douleurs liées à un attentat à l'arme blanche en 2018, a indiqué à l'AFP une source au sein de son entourage.
«L'intervention chirurgicale a débuté à 8H30 (11H30 GMT), pour une durée prévue de six heures», a expliqué cette source.
L’ancien président (2019-2022) était vendredi en tournée pour mobiliser ses partisans dans plusieurs villes de l’État du Rio Grande do Norte. Deux semaines auparavant, la Cour suprême avait décidé que l’ex-président devait être jugé pour tentative de coup d’État.
Mais cette tournée a dû être interrompue dans la matinée quand Jair Bolsonaro, 70 ans, a ressenti «des douleurs insupportables» liées aux séquelles de l’attentat à l’arme blanche qu’il a subi en pleine campagne électorale en septembre 2018. Poignardé par un déséquilibré lors d’un bain de foule, il avait été élu président deux mois plus tard, mais les séquelles lui ont valu plusieurs hospitalisations ces dernières années.
«État stable»
Après son transfert vers un hôpital de Brasilia, Jair Bolsonaro avait indiqué sur le réseau social X qu’il serait «probablement opéré» alors que l’équipe médicale à Natal avait indiqué qu’une intervention chirurgicale n’était «pas indiquée pour le moment». «Après avoir vécu tant d’épisodes similaires tout au long de ces dernières années, je me suis habitué à la douleur. Mais cette fois, même les médecins ont été surpris», avait-il ajouté, tout en soulignant qu’il se trouvait «dans un état stable, en voie de rétablissement», ce qu’avait également décrété le bulletin médical de la clinique privée de Natal ce samedi à la mi-journée
«Il est d’excellente humeur, la distention abdominale (augmentation du volume de l’abdomen) s’est réduite et il n’est pas sous analgésiques», avait détaillé ce même bulletin. L’ex-président souffre selon les médecins d’une «sub-occlusion intestinale (obstruction partielle de l’intestin)», comme c’est arrivé à plusieurs reprises depuis l’attentat de 2018.
Complot de longue date
Deux semaines plus tôt, la Cour suprême avait décidé d’ouvrir un procès contre Jaïr Bolsonaro. Le parquet l’accuse d’avoir ourdi un complot de longue date avec des proches collaborateurs, notamment des ministres et des militaires haut gradés, pour se maintenir au pouvoir après l’élection de 2022, perdue au second tour face à son grand rival Luiz Inacio Lula da Silva, actuel président de gauche.
Déclaré inéligible jusqu’en 2030 pour ses attaques sans preuves sur la fiabilité du système d’urnes électroniques brésilien, M. Bolsonaro espère encore faire annuler ou réduire cette condamnation pour se présenter à la présidentielle de 2026. À gauche, Lula, 79 ans, laisse planer pour sa part le mystère sur une éventuelle candidature à la réélection. Sa popularité est en berne, plombée par l’inflation, et il a également connu des problèmes de santé récemment. En décembre, il a dû être opéré en urgence pour résorber un hématome causé par une hémorragie près du cerveau liée à une chute.