Joe Biden annonce qu'Israël a proposé un nouvel accord "global" de cessez-le-feu à Gaza
Dans une allocution depuis la Maison Blanche, le président américain Joe Biden a annoncé, vendredi 31 mai, qu'Israël avait proposé une feuille de route en vue d'un cessez-le-feu dans sa guerre contre le Hamas. Celle-ci comprend notamment un retrait des zones habitées de la bande de Gaza pour six semaines et la libération des otages.
Joe Biden a appelé le Hamas à accepter ce plan, soumis, selon lui, au mouvement islamiste palestinien via le médiateur qatari.
"Nous ne pouvons pas laisser passer" cette occasion d'un accord à Gaza, a-t-il lancé au huitième mois d'une guerre dévastatrice dans la bande de Gaza assiégée et menacée de famine, selon l'ONU. "Il est temps que cette guerre se termine."
Israel has now offered a roadmap to an enduring ceasefire – and the release of all the hostages.
— President Biden (@POTUS) May 31, 2024
Yesterday, this proposal was transmitted by Qatar to Hamas.
Today, I want to lay out its terms for the world. pic.twitter.com/0cdypBP9wb
La première phase de cette feuille de route serait un cessez-le-feu total, avec un retrait des troupes israéliennes des "zones habitées de Gaza", pour une durée de six semaines.
Ce cessez-le-feu temporaire pourrait devenir "permanent" si le Hamas "respecte ses engagements", a ajouté Joe Biden. La phase suivante du plan comprendrait notamment la libération de tous les otages encore détenus à Gaza après avoir été enlevés durant l'attaque du Hamas le 7 octobre contre Israël.
La guerre "ne cessera pas" sans l'anéantissement du Hamas
Sans faire référence au discours du président, le bureau du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a indiqué que "le gouvernement est uni dans son désir de ramener nos otages aussi vite que possible (et) le Premier ministre a autorisé l'équipe de négociations à présenter un plan pour atteindre cet objectif".
Mais il a dans le même temps souligné que "la guerre ne s'arrêtera pas tant que tous ses buts ne sont pas atteints", citant "le retour" de tous les otages et "l'élimination des capacités militaires et gouvernementales du Hamas". La feuille de route proposée par Israël permet de "maintenir ces principes", poursuit-il.
Benjamin Netanyahu a été invité par les chefs parlementaires républicains et démocrates à venir s'exprimer devant le Congrès, a annoncé le chef de la Chambre des représentants, Mike Johnson.
Plus tôt vendredi, le chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a indiqué que son mouvement avait informé les médiateurs que ses "exigences", surtout un cessez-le-feu permanent et un retrait total d'Israël de la bande de Gaza, n'étaient "pas négociables".

L'annonce de Joe Biden intervient au moment où les forces israéliennes ont progressé jusqu'au centre de la ville de Rafah, devenue l'épicentre du conflit, malgré les objections de la communauté internationale qui dit craindre pour la population civile.
Israël a juré de "détruire" le Hamas au pouvoir à Gaza depuis 2007 et considéré comme une organisation terroriste par les États-Unis et l'Union européenne, après l'attaque sans précédent menée le 7 octobre par des commandos du mouvement islamiste infiltrés de Gaza dans le sud d'Israël.
Plus de 1 189 morts, majoritairement des civils, ont été tués dans l'attaque, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de chiffres officiels israéliens. Et sur les 252 personnes emmenées comme otages, 121 sont toujours retenues à Gaza, dont 37 sont mortes, d'après l'armée.
En riposte, l'armée a assiégé la bande de Gaza et lancé une campagne de bombardements par air, terre et mer, suivie le 27 octobre d'une offensive terrestre, qui ont fait jusqu'à présent 36 284 morts, la plupart des civils, dont 60 ces dernières 24 heures, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza dirigé par le Hamas.
L'armée israélienne dans le centre de Rafah
Les opérations militaires israéliennes ont également détruit de nombreux quartiers, déplacé la majorité des quelque 2,4 millions d'habitants de Gaza et provoqué une catastrophe humanitaire majeure.

Plus tôt vendredi, des témoins ont fait état de frappes israéliennes contre Rafah, dans le sud de Gaza, d'où ont fui environ un million de Palestiniens depuis l'entrée des chars israéliens dans l'est de la ville le 7 mai.
L'armée a confirmé la présence de ses forces dans le centre de Rafah, indiquant que ses "commandos" y avaient découvert "des lance-roquettes" et des "tunnels" du Hamas. Mercredi, elles ont pris le contrôle à Rafah d'une zone d'environ 14 km d'est en ouest, bordant la frontière égyptienne, à travers laquelle le Hamas "faisait transiter régulièrement des armes vers Gaza" selon l'armée.
Malgré la vague d'indignation internationale soulevée par le bombardement dimanche d'un camp de déplacés à Rafah, qui a fait 45 morts dont des enfants selon le Hamas, l'armée a poursuivi son offensive dans cette ville surpeuplée, lancée avec l'objectif déclaré d'éliminer les derniers bataillons du mouvement palestinien.

Dans l'après-midi, le Hamas a publié sur Telegram une vidéo avec un enregistrement de la voix d'une femme présenté comme celle d'une des personnes capturées le 7 octobre. L'enregistrement n'a pas pu être authentifié dans l'immédiat.
L'armée israélienne a annoncé de son côté la mort de deux soldats, portant à 294 le bilan de ses militaires tués depuis le 27 octobre.
"Déplacés un million de fois"
Le passage de Rafah est crucial pour l'entrée de l'aide humanitaire alors que l'aide entre au compte-goutte via le passage israélien d'Erez.
De nombreux Palestiniens ont continué de fuir Rafah, emportant leurs affaires sur leurs épaules, dans des voitures ou sur des charrettes tirées par des ânes.

Des Palestiniens ont reçu des messages de l'armée israélienne leur demandant d'évacuer des quartiers de Beit Hanoun (nord), où elle compte opérer après des tirs de roquettes du Hamas de ce secteur en direction d'Israël.
"Nous avons été déplacés un million de fois et nous ne savons pas où aller maintenant", a dit Ziad Hamad, habitant de Beit Hanoun.
Également dans le nord, le camp de Jabalia a été transformé en champ de ruines. "Il n'y a plus de vie ici", déplore Raed al-Masry, un déplacé palestinien, comme Jamil al-Masry, qui a affirmé être revenu "pour des cendres".
Avec AFP
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