Guerre en Ukraine : Russes et Américains mardi à Riyad pour de premières discussions destinées à "rétablir" leurs relations
Russes et Américains vont entrer dans le vif du sujet. Le Kremlin a confirmé lundi 17 février que Serguei Lavrov, le ministre des Affaires étrangères, et le conseiller présidentiel Youri Ouchakov s'envolent pour Riyad où ils devraient rencontrer mardi le secrétaire d'Etat Marco Rubio le conseiller à la Sécurité nationale de Donald Trump, Mike Waltz, et l'envoyé spécial pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff.
D'après le Kremlin, ces discussions visent au "rétablissement" des relations entre Moscou et Washington et notamment "de possibles négociations sur l'Ukraine" ainsi qu'un éventuel sommet Trump-Poutine. On attendait la concrétisation des déclarations des deux présidents après leur coup de fil ultra-médiatisé du 12 février ; la voici donc.
En soi, il s'agit déjà d'un événement car une rencontre de ce niveau entre Russes et Américains n'a pas eu lieu depuis le début de la guerre, à l'exception d'une brève entrevue entre Lavrov et Blinken en marge du G20 en 2023, et qui n'avait débouché sur rien. La présence notamment de Sergueï Lavrov est aussi le signe que le Kremlin prend les choses au sérieux car lorsqu'il y avait eu des discussions à Istanbul au début de la guerre, Moscou avait envoyé l'ancien ministre de la Culture Vladimir Medinksi, qui est un second couteau de la politique russe.
Des Européens exclus des discussions
La mission de la délégation russe sera de baliser le terrain pour une rencontre au sommet Trump-Poutine, dont on dit qu'elle pourrait arriver très vite : peut-être dès la fin du mois, et probablement toujours à Riyad. Reste à savoir ce qui peut sortir de telles discussions, Serguei Lavrov a dit qu'il allait là-bas pour écouter ce que les Américains avaient à proposer, et qu'il serait prêt à répondre.
Pour l'instant, ces discussions excluent toujours les Européens et l'Ukraine qui se réunissent à Paris lundi. Plusieurs dirigeants de pays-clés européens, dont le Britannique Keir Starmer, l'Allemand Olaf Scholz et le Polonais Donald Tusk, ont rejoint le président français Emmanuel Macron dans l'après-midi à l'Elysée pour une rencontre convoquée à la hâte. Juste avant le début de ces entretiens, Emmanuel Macron s'est entretenu au téléphone avec Donald Trump.
Concernant les Européens, Serguei Lavrov a été lundi particulièrement brutal en disant : "Je ne vois pas ce qu'ils viendraient faire autour de la table." Rappelant l'échec des accords de Minsk, sous l'égide de Paris et Berlin pour tenter de mettre fin au début de conflit dans le Donbass. Moscou se satisfait pleinement d'un dialogue exclusif avec Washington, qui s'est déjà prononcé contre une adhésion de l'Ukraine à l'Otan, qui a déjà dit qu'il ne fallait pas envisager un retour de l'Ukraine dans ses frontières. Mais Moscou veut plus. Le Kremlin veut un changement de régime à Kiev et pourquoi pas une levée des sanctions. Et la Russie n'a toujours pas dit quelle place devait occuper l'Ukraine dans ces discussions.