Mondial de hand 2025 : éliminée en demi-finales face à la Croatie, l'équipe de France encore en convalescence
L'équipe de France a tellement habitué ses supporters à enchaîné les victoires, que cette défaite en demi-finales du Mondial, cinq mois après l’élimination en quarts des Jeux olympiques de Paris, a encore un goût amer. Alors que plusieurs sélectionneurs croisés en Croatie durant ce Mondial, s’accordaient à dire que l’équipe de France était la seule candidate crédible pour concurrencer le Danemark, les Bleus se sont inclinés, contre la Croatie, jeudi 30 janvier (31-28). Ils rallieront toutefois Oslo (Norvège), mais pour disputer une petite finale dimanche.
Tout n’est pas encore parfait, mais les Français ont tout de même affiché un meilleur visage lors de ce Mondial. La cohésion qui leur manquait sur le terrain lors des JO, durant lesquels les individualités se signalaient aux dépens du collectif, a été retrouvée. Les Bleus n’ont certes pas rencontré des adversaires aussi relevés qu’à Paris cet été, mais ils ont eu le mérite de s’appliquer pour remporter tous leurs matchs, jusqu’en demi-finales. Il ne faut pas oublier, non plus, qu’ils ont vu des cadres quitter l’équipe ces derniers mois, comme Nikola Karabatic, Vincent Gérard ou Valentin Porte, et qu’ils ont connu une pluie de blessures avec les forfaits de joueurs habituellement titulaires comme Hugo Descat et Yanis Lenne.
Une équipe qui doit "trouver de la stabilité"
Avant ce Mondial, Guillaume Gille insistait sur l’ouverture d’un nouveau cycle, symbolisé par des responsabilités accrues pour des joueurs devenus cadres, à commencer par le nouveau capitaine, Ludovic Fabregas, qui parlait tout de même de "fierté" à l’issue de la défaite contre la Croatie. "On a montré du caractère. Il y a de la reconstruction, des joueurs qui sont partis, d’autres qui sont arrivés. C’est notre première compétition avec des rôles redéfinis", rappelle-t-il.
Le manque d’expérience de cette jeune équipe a-t-il pu peser dans le contexte d’une demi-finale face au pays hôte, et ses 15 000 supporters survoltés ? Thibaut Briet le réfutait jeudi soir, mais les Bleus ont connu, contre la Croatie, un énorme trou d’air, d’entrée, avec un manque d’agressivité qui ne les caractérise pas habituellement. Et comme lors des JO, ils en ont connu d’autres, dans ce Mondial, qui n’ont pas rendu tous les matchs vraiment aboutis. Et face à l’Egypte, ils ont même eu une petite frayeur.
"Je ne sais pas si on doit parler de convalescence. C’est un nouveau chapitre, avec une génération qui s’en est allée et la nécessité pour ce groupe de trouver de la stabilité. Le parcours jusqu’à présent était de grande qualité. Cette équipe avance, assurait Guillaume Gille après le match. Alors oui, aujourd’hui elle n’a pas été tout à fait au rendez-vous, et ce n’était pas suffisant. On avait besoin d’une performance plus solide à tous les postes et dans tous les secteurs de jeu pour faire vaciller la Croatie". Le poste de gardien de but, qui a notamment vu Samir Bellahcène contraint de déclarer forfait sur blessure lors du tour préliminaire, en fait partie. Dans la cage, l’équipe de France n’a pas encore trouvé le grand successeur de Thierry Omeyer et Vincent Gérard, celui capable de faire basculer un match sur ses arrêts.
Après leur élimination en demi-finales, les Bleus ne voulaient pas pour autant tirer de bilan définitif sur ce championnat du monde, avec un dernier match à jouer pour le bronze. "La compétition n’est pas terminée, a rappelé Luka Karabatic. Il y eu beaucoup de bonnes choses, il faut continuer de progresser, je pense que ce groupe a de belles années devant lui, mais il y a encore un dernier défi à relever dimanche". Avec "un bon état d’esprit" à récompenser, selon Nedim Remili. Ce sera soit contre le Danemark, soit contre le Portugal, qui s’affrontent vendredi soir.