«L’attente est très forte», prévient le président de la FNSEA avant le Salon de l'agriculture
Les organisateurs du Salon de l’agriculture, qui s’ouvre samedi à Paris, espèrent que cette 60e édition sera une «belle fête», épargnée par les manifestations. Mais le monde agricole bouillonne toujours de revendications et de colère. Et à quelques jours de l’ouverture de cette mythique foire d’exposition parisienne - qui doit se tenir du 24 février au 3 mars - leurs attentes sont plus fortes que jamais. Nul doute que celles-ci seront au menu des discussions de la réunion prévue ce mardi après-midi entre les syndicats et le Président de la République.
«La colère est toujours là. Ce n’est pas parce que les agriculteurs sont repartis sur les exploitations que le sujet est terminé», a confirmé Arnaud Rousseau, le président de la FNSEA ce lundi matin, sur Europe 1/CNews. Pour autant, il a assuré que le rôle de son syndicat était désormais d’être «dans le temps des propositions et de la recherche de solutions». Et si l’Etat rechigne à en trouver ? Il prévient : «les agriculteurs feront alors le constat qu’on se moque d’eux, et j’imagine que les actions reprendront». Avant de rappeler : «de toute façon, dans le moment dans lequel on est, nous n’avons pas d’esprit de recul».
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«Ce ne sera pas un salon comme les autres»
Quant à savoir si le Salon de l’agriculture 2024 sera une édition comme les autres, le responsable syndical a estimé que «non». «L’attente est très forte, donc ce ne sera pas un salon comme les autres. C’est un salon où le président de la République devra d’abord dire ce qu’il entend faire, entendre l’agacement (...) et personne n’imagine qu’il puisse, comme tous les ans, défiler dans les allées sans avoir eu un propos fort, clair et être à l’écoute du monde agricole», a-t-il fait savoir, estimant qu’Emmanuel Macron ne pouvait ignorer cette très forte attente. «En tout cas, on lui redira demain après-midi (mardi, NDLR)», a-t-il en outre assuré.
Mais pas question de gâcher la fête non plus, assure le président de la FNSEA, qui rappelle que le salon, «c’est un an de travail pour ceux qui l’organisent», avec «des gens qui passent des concours depuis des mois pour leurs animaux qui sont extrêmement fiers de ce qu’ils font et qui ont raison d’être fiers de ce qu’ils font», avec «un concours général agricole qui se tiendra quoi qu’il arrive». «Ne confondons pas ce qui est la vie du Salon, la mise en valeur de nos produits et de nos animaux avec ce qu’est le moment politique qui est un moment attendu, qui ne sera pas un moment comme les autres et sur lequel il y a un niveau d’exigence élevé et sur lequel on attend des réponses très concrètes», a-t-il lancé.