Roland-Garros : Carole Monnet à une marche du tour principal, son «rêve de petite enfant» continue

«Stressée» mais victorieuse mercredi pour sa grande première sur le court Suzanne-Lenglen, la Française Carole Monnet a déjà réalisé son «rêve de petite enfant» et n'est plus qu'à un tour du tableau final de Roland-Garros. La 150e mondiale s'est imposée 7-5, 6-2 au 2e tour des qualifications contre sa compatriote Fiona Ferro (344e), huitième-de-finaliste à Paris en 2020.

«C'est la première fois que je jouais sur le +Suzanne+, la première fois que je jouais Fiona, que je jouais avec autant de monde, j'étais un petit peu stressée», a avoué la gagnante en zone mixte. «J'adore ce court, je pense que c'est mon préféré» parmi tous les terrains chargés d'histoire des Grand Chelem, a-t-elle assuré. Alors s'y imposer, «ça représente énormément pour moi. C'est le rêve d'une petite enfant qui se réalise», s'est émerveillée la Française de 23 ans.

«Ce serait un gros rêve qui se réalise»

Née en Ukraine en décembre 2001, rapidement placée dans un orphelinat avant d'être adoptée à 2 ans par une famille toulousaine, Monnet n'a plus qu'un obstacle sur la route du tableau final, la Bélarusse Kristina Dmitruk (221e). «Passer cette dernière marche, je ne l'ai encore jamais fait dans les Grand Chelem», a rappelé la Française de 23 ans. Si elle a bien disputé le premier tour du tableau final à Roland-Garros en 2022, c'était grâce à une invitation des organisateurs. L'aventure n'avait duré que deux sets face à la Tchèque Karolina Muchova, qui allait se hisser en finale de Roland-Garros l'année suivante.

S'extraire des qualifications, «ce serait encore un plus gros rêve qui se réalise. Ce n'est pas n'importe quel Grand Chelem, c'est Roland-Garros, c'est Paris, on est à la maison...» souligne celle qui n'était même pas sûre de participer au tournoi. En début de saison, «je commençais à faire de très bons résultats, à gagner de très gros matchs, j'étais prête pour me qualifier à l'Open d'Australie», raconte Carole Monnet.

Mais «je me suis blessée au tibia, j'ai eu une fracture qui m'a mise à l'arrêt pendant 3 mois. Je n'étais pas sûre de pouvoir rejouer cette saison. Il y a eu une course contre la montre avec l'équipe médicale de la Fédération française de tennis. Le but, c'était de me remettre sur pied pour Roland», explique la Française qui a débuté le tennis à 8 ans. Par conséquent, «c'est déjà une victoire d'être là», savoure-t-elle. Cette période de repos forcé a permis à Monnet de prendre du «recul sur la vie de joueuse de tennis».

«Monnet Time»

«Je me suis aperçue que je ne profitais pas assez des moments. On est souvent dans une spirale (...) On a du mal à prendre le temps de profiter, de savourer nos victoires», a-t-elle développé. Cinq ans après sa première victoire à Roland-Garros, au premier tour des qualifications en 2020, Monnet n'en conserve ainsi pas un souvenir impérissable. «C'était pendant la période Covid. Il y avait 2 personnes (dans les tribunes), mon coach et le coach de l'adversaire. C'était assez horrible à vivre», se remémore la Française, qui souhaite désormais «profiter» de sa vie sur le circuit.

Pour son premier match des qualifications, la gauchère avait déjà marqué les esprits en distribuant à ses supporters des T-Shirts floqués de «Monnet Time», un détournement de l'expression anglaise «Money time» (moment décisif). «J'avais décidé pendant mes petites vacances (la période où elle était blessée au tibia, NDLR) de me faire plaisir. On se disait +pourquoi ne pas faire des t-shirts Monnet Time pour toutes les personnes qui m'ont soutenue?+», a-t-elle narré mercredi. Et «il y en aura au prochain tour», annonce-t-elle déjà aux supporters qui auraient manqué son premier match.