Attaque à Paris : la mère du terroriste avait signalé son inquiétude fin octobre
Y a-t-il eu des défaillances dans le suivi psychologique du terroriste ? La mère d’Armand Rajabpour-Miyandoab, l'islamiste radical qui a tué un jeune touriste germano-philippin et blessé deux autres personnes à proximité de la tour Eiffel à Paris samedi soir, avait signalé aux autorités fin octobre son inquiétude sur le comportement de son fils qui «se repliait sur lui-même», a rapporté en conférence de presse le procureur national antiterroriste Jean-François Ricard.
Armand Rajabpour-Miyandoab, Français d’origine iranienne âgé de 26 ans, était fiché pour radicalisation islamiste (FSPRT) après avoir été condamné à cinq ans de prison pour association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un acte de terrorisme, à la suite d'un projet d'action violente en 2016 dans le quartier d'affaires de la Défense, dans l'ouest de Paris.
L'assaillant avait arrêté ses traitements
Début octobre 2023, Armand Rajabpour-Miyandoab créait un compte X (anciennement Twitter) qui comportait «de nombreuses publications sur le Hamas, Gaza et plus généralement la Palestine», selon le magistrat. Avant son passage à l'acte samedi, il a prêté allégeance au groupe État islamique (EI) dans une vidéo mise en ligne sur ce compte et où il apportait «son soutien aux jihadistes agissant dans différentes zones». «La création de ce compte X puis l'inquiétude le même mois de la mère peuvent interroger sur un acte préparé depuis plusieurs semaines», a analysé une source proche du dossier.
L’homme était suivi par la DGSI notamment pour son accointance avec l'islam radical et pour des troubles psychologiques très importants, a appris Le Figaro de source policière. «Il était sous traitement psychiatrique et neurologique», a confirmé, samedi soir, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. Mais l'assaillant présumé avait arrêté ses traitements médicamenteux depuis quelques mois, a appris Le Figaro de source policière.
Darmanin réclame que les autorités puissent «demander une injonction de soins»
Ce dimanche, le préfet de police de Paris Laurent Nuñez a déclaré que les individus fichés pour troubles psychiatriques «sont les plus difficiles à suivre». Gérald Darmanin a, pour sa part, réclamé que les autorités puissent «demander une injonction de soins». «Ce qu'il faut sans doute changer - on l'a vu autour de la Première ministre (Elisabeth Borne) - c'est que le pouvoir public, les préfets, les policiers puissent demander, exiger une injonction de soins, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui», a-t-il poursuivi.
«C'est ce que nous proposons quand on dit que le préfet peut demander la consultation et donc l'enfermement psychiatrique de quelqu'un. C'est une proposition que nous étudions avec le président de la République et la première ministre», a-t-il précisé au «20H» de TF1. Soulignant que les «policiers n'étaient pas des médecins», il a fait valoir qu'ils avaient «à gérer des personnes aux troubles psychotiques» qui adhèrent à l'islam radical.