Thunderbolts* : la bande de perdants qui insuffle de l’air frais dans l’univers Marvel

Jadis poule aux œufs d’or de Disney, l’univers Marvel montre depuis plusieurs films un essoufflement certain. Sorti en février, le trente-cinquième volet de la franchise, Captain America : Brave New World,  a récolté un maigre butin de 414 millions de dollars de recettes mondiales, là où ses prédécesseurs pouvaient tutoyer voire dépasser le milliard. Réunissant une bande de seconds couteaux, antihéros en quête de rédemption aperçus ici ou là, Thunderbolts* offre ce nouveau départ si nécessaire.

À la manière d’Avengers, Thunderbolts* assemble une équipe de losers dysfonctionnels, mercenaires désœuvrés et perclus de doutes forcés de se serrer les coudes lorsque leur commanditaire entend les liquider. Yelena Belova, sœur de combat de la défunte Black Widow, retrouve leur mentor, ancienne idole soviétique, Red Guardian, l’agile Ghost aux capacités de passe-muraille et le soldat John Walker, bref remplaçant et fade ersatz de Captain America.

Cette troupe, qui aurait bien besoin d’un psy pour lutter contre les idées noires, accueille aussi un certain Bob, patient zéro d’une expérience qui a mal tourné. Il ne sait pas trop ce qu’il fait là mais il suit le mouvement. Son interprète Lewis Pullman arbore une ressemblance saisissante et amusante avec Tom Holland, l’interprète actuel de Spider-Man.

Olga Kurylenko, David Harbour, Sebastian Stan, Wyatt Russell, Hannah John-Kamen et Florence Pugh à l’assaut du box-office Disney

Des trucages manuels et des décors naturels

Se réfrénant sur les effets spéciaux hideux et tape-à-l’œil, ainsi que sur le recours aux réalités alternatives et univers parallèles qui ont rendu incompréhensible la continuité entre les longs-métrages et les séries Marvel, Thunderbolts* opte, quand cela est possible, pour des trucages manuels et des décors naturels. Le film s’engouffre sur des thèmes plus sombres et plus adultes en abordant les questions de santé mentale : dépression (littéralement l’ennemi numéro un), deuil, quête de sens, culpabilité.

Ce côté naturaliste transparaît dans les performances sincères des comédiens, à qui le scénario laisse des moments d’introspection pour explorer leurs traumas. La sensationnelle Florence Pugh (Midsommar) donne toute son ironie et son mordant à Yelena Belova. Méconnaissable sous les traits d’un jeune Donald Trump dans The ApprenticeSebastian Stan endosse pour la dixième fois le rôle de Bucky Barnes. Dévalant les plaines désertiques de l’Utah à moto, on croirait le comédien sorti d’Easy Rider. Preuve que Marvel en a encore sous le capot.


La note du Figaro : 2/4